Quand nous étions adolescents, une question revenait sans cesse entre Michael Gundill et nous-mêmes à savoir ce qu’était l’immunisation.
C’était, de notre point de vue, une question importante qui permettait de répondre à la question : Quand et comment changer d’exercice dans son programme d’entraînement ?
Nous nous attarderons dans cet article à l’immunisation en musculation d’un point de vue nerveux.
Faisons donc le point une bonne fois pour toutes.
Nous avons vu dans notre article “L’apprentissage moteur en musculation” que nous utilisions différents “réseaux”, différents “chemins” en fonction des exercices que nous faisions lors de notre entraînement afin de les apprendre et de les exécuter correctement.
Par exemple, pour faire du développé couché en musculation, notre système nerveux envoie l’influx nerveux vers certains nerfs, certains muscles, certaines fibres musculaires.
Lorsque nous faisons un autre exercice de développé comme du développé incliné pour les pectoraux, notre système nerveux central va également envoyer de l’influx nerveux vers certains nerfs, muscles et fibres musculaires, mais en empruntant un chemin légèrement différent puisqu’il ne s’agit pas exactement du même mouvement et donc travailler théoriquement nos muscles différemment.
Avec de la chance, cela fera plus notre haut de pectoraux, jamais trop en avance lorsque l’on est naturel.
La variation de l’inclinaison du banc explique cette différence de “chemin” nerveux ici, de recrutement musculaire entre autres.
L’immunisation en musculation, c’est tout simplement le fait de “griller” le “chemin” qui fait réaliser l’exercice avec le maximum d’efficacité.
À force de répéter inlassablement le ou les mêmes exercices et surtout fréquemment, on se “grille”.
Notre système nerveux devient moins efficace (le réseau pour le mouvement que l’on fait étant “grillé) , on devient moins performant, nos muscles profitent moins de l’exercice, on perd ses sensations et on ne progresse donc plus, voir on constate une perte de force qui se traduit par moins de répétitions ou moins de kg sur les barres et haltères.
La prise de muscle s’en trouve donc fortement limitée.
Heureusement, nous ne sommes pas tous concernés par ce problème qu’est l’immunisation en musculation.
Nous savons que la meilleure façon de débuter et de prendre du muscle est d’apprendre correctement l’exécution de ses exercices, de la bonne manière.
C’est ce que nous expliquons dans notre article “La meilleure façon de débuter”.
Pour se faire, nous devons répéter les mouvements encore et encore jusqu’à les intégrer, les mémoriser pour ensuite pouvoir progresser sans risque sur le moyen et long terme dessus pour atteindre nos objectifs.
L’immunisation ne concerne donc pas les débutants.
Comme beaucoup de problèmes que l’on vous explique dans nos articles, cela ne concerne encore une fois que les pratiquants confirmés, c’est à dire ayant un niveau égal ou supérieur au niveau Gold du Club SuperPhysique, environ.
En effet, lorsque l’on a passé le stade du débutant, la meilleure chose à faire est de se concentrer sur la progression à l’entraînement en priorité, en ne se focalisant pas prioritairement sur ses sensations qui peuvent être un frein aux progrès et à l’exploitation de votre potentiel. Ceux qui seraient intéressés d’en savoir plus sur le sujet peuvent se référer à notre pack 4 Ebooks + 22 vidéos où nous vous expliquons cela en détail.
L’immunisation ne concerne donc pas non plus les pratiquants intermédiaires de musculation.
Mais à mesure que l’on progresse et que l’on devient “confirmé”, l’importance de se connaître prend une part de plus en plus importante tout comme l’écoute de ses sensations, un important feed-back dont il faudra tenir compte pour progresser encore plus et savoir quoi faire avec exactitude.
Ce n’est d’ailleurs par pour rien que dans notre vidéo “Qui Croire en Musculation”, nous vous recommandons de vous former aux “sciences” de bases du corps humain pour progresser indéfiniment ou presque.
C’est à ce niveau que l’immunisation existe réellement et qu’il convient d’agir pour continuer à progresser.
Si vous êtes concernés par l’immunisation, vous allez devoir apprendre à voir votre entraînement d’une autre façon.
Alors qu’il pouvait être simpliste jusqu’aujourd’hui, il va maintenant devenir plus “scientifique”.
L’immunisation permet d’expliquer quand et comment changer d’exercice lorsque l’on est un pratiquant confirmé.
Nous avons d’ailleurs vu que le fait de “choquer” ses muscles n’était encore une fois qu’une vaste fumisterie (Faut-il aller à l’échec et forcer à chaque série ?).
Mais ici, nous pouvons expliquer les changements d’exercices que nous devons faire et pourquoi grâce à l’immunisation.
Si vous vous retrouvez immunisé à un exercice comme le développé couché, que vous perdez de la force de séance en séance sans avoir rien changé de particulier, que vous n’avez plus de sensations, que vous ne vous sentez plus à l’aise dessus, c’est la qu’il va falloir changer d’exercice.
Mais nous savons ce que vous vous dites : “J’ai mis des années à arriver à ce niveau de performance sur cet exercice, si je ne le fais plus, je vais perdre de la force dessus.”
Et vous avez raison ! Si vous ne pratiquez plus un exercice, vous perdez de la force, surtout “nerveuse” (coordination principalement) qui se retrouvera quand vous le reprendrez progressivement.
Mais est-ce pire que de régresser chaque semaine avec l’impact psychologique cela peut avoir sur vous ? Et ne vaut-il mieux pas alors progresser ailleurs ?
Ce que nous vous proposons est encore différent. Il ne s’agit pas d’arrêter complètement votre exercice “fétiche” (si celui-ci vous importe et que votre but n’est pas uniquement la prise de muscle), mais d’alterner entre des exercices différents à chaque séance pour le même muscle afin de vous “dégriller” par une réduction de la fréquence d’utilisation de vos exercices.
Ainsi, psychologiquement, cela se passera beaucoup mieux, mais surtout l’exercice qui vous a tant réussi jusqu’aujourd’hui pour prendre du muscle continuera à vous en faire prendre grâce à cette alternance.
On peut se demander sur combien d’exercices il faut tourner. Cela dépend avant tout déjà du nombre d’exercices que vous faites “habituellement” par séance et par muscle.
Mais on peut vous dire que si c’est la première fois que vous vous immunisez, faire deux séances différentes est un bon départ pour enrayer l’immunisation et continuer à progresser.
Plus votre niveau sera élevé et plus vous devrez tourner sur des séances et des exercices différents, mais cela ne concerne encore une fois qu’une très petite minorité des pratiquants de musculation 100% naturel (sans dopage)s.
Nous espérons vous avoir permis de comprendre ce qu’était l’immunisation en musculation et vous avoir donné les clés pour continuer de progresser si cela vous arrivait.
Il convient, comme d’habitude, de bien définir ces objectifs pour agir au mieux.
Plus haut, nous citions l’impact psychologique d’arrêter un exercice qui nous avait réussi jusqu’à présent et dont nous étions fiers des progrès accomplis, mais cela ne tient que si cela vous importe.
C’est-à-dire que si vos performances sont importantes à vos yeux et que la prise de muscle seule ne vous intéresse pas, mais qu’elle est corrélée à un objectif “force” comme c’est le cas de la plupart des pratiquants de musculation, il est facile de comprendre qu’il ne faut pas l’arrêter complètement et que la solution que nous proposons est intéressante.
Définir ses objectifs reste selon nous le plus important pour savoir comment agir ensuite pour progresser.
S’il vous restait des questions sur l’immunisation en musculation après cet article, n’hésitez pas à les poster sous l’article. Nous ferons au mieux pour vous répondre.
Sur ce, bon entraînement et surtout FIGHT FOR IT !
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