SuperPhysique : de la motivation à la performance

Introduction

Aurélien Broussal est Préparateur Physique. Il a écrit pour des dizaines de revues dont le Monde du Muscle et du Fitness et entraine actuellement l’équipe de judo britannique pour les prochains Jeux Olympiques.

Il est relativement peu connu sur Internet, d’où cette interview afin d’apprendre à connaître qui se cache derrière cette pointure de la préparation physique.

Le texte ci-dessous n’est pas un transcript exact du podcast, qui est assez long (45 minutes), mais un résumé.

1 – Qui est Aurélien Broussal ?

Je suis né en 1982, mesure 1m73 et pèse 73 kg je travaille comme Préparateur Physique des équipes de Grande Bretagne de judo.
J’ai écrit dans le Monde du Muscle et du Fitness, l’Esprit du Judo, Karaté Bushido, Ceinture Noire, Ultra-FIT magazine, etc.

Aujourd’hui je suis obligé de limiter un peu ces activités qui prennent énormément de temps. Beaucoup d’articles sont toujours en téléchargement libre sur mon site Internet.

En tant que formateur, je suis intervenu, ou interviens toujours dans plusieurs universités comme celle de Marne la Vallée (77), Lyon (69), Bath (Angleterre), Madrid (Espagne), mais aussi jury d’examen ou formateur dans les Brevets d’État de Boxe et Hacumese. Je forme également les éducateurs sportifs sapeurs pompiers professionnels d’Île-de-France.

2 – Quel est ton parcours sportif ?

J’ai pratiqué le judo et jiu-jitsu brésilien principalement, dès l’âge de 4 ans, et la musculation plus tard. J’ai aussi fait du roller, de l’athlétisme, de la natation, du kendo… j’aime toucher à tout.
Mon père était professeur de judo, et de culture physique. Il dirigeait deux salles de remise en forme et d’arts martiaux, dont le Cercle Tissier à Vincennes (94). Du coup, j’ai plus ou moins toujours pratiqué ! J’ai pu ainsi côtoyer des culturistes, puis des powerlifters.

Il faut dire que j’ai eu de la chance : la salle de sport familiale est, avec 3000 adhérents, sans doute le plus gros centre privé d’arts martiaux d’Europe. Il y a deux ans, The Times a classé le club dans les 3 plus grands du monde. Et c’est à deux pas de l’INSEP.

En terme de compétitions, j’ai pas mal combattu en JJB (Jiu-Jitsu Brésilien), mais aussi en judo. Ça m’a permis d’expérimenter un certain nombre de techniques d’entraînement sur moi-même avant de les faire subir aux autres ! C’est aussi pour cela que je ne me suis pas cantonné à une seule discipline : j’ai aussi fait un peu de compétitions en natation et en roller.

D’abord parce que j’aime ça, mais aussi car c’est un formidable moyen d’expérimenter. C’est important de garder le contact pour savoir de quoi on parle. L’an dernier par exemple j’ai fait les 24 heures du Mans en patin. Cela m’a permis d’explorer les limites des techniques de récupération.

De manière générale, je ne conçois pas de circuit ou séance que je n’expérimente auparavant, c’est l’avantage d’être un jeune préparateur physique. Aujourd’hui encore je fais la plupart des séances avec mes athlètes.

3 – Pourquoi être devenu préparateur physique ?

Au départ, la seule certitude c’était de travailler dans le sport. J’ai donc commencé à bosser mon Brevet d’État pour anticiper ! J’ai passé le tronc commun à 16 ans avant d’entrer à la fac. Le projet à cet instant est de devenir prof de gym. Mais je me suis vite rendu compte que ce n’était pas pour moi.

C’est en deuxième année qu’un pote a mis le feu aux poudres en me soufflant l’idée de devenir préparateur physique dans le sport de haut niveau. C’est à ce moment là que j’intègre l’INSEP pour deux ans où je passe ma licence et ma maîtrise. C’est pour ça que je n’ai jamais passé le spécifique du BE, je ne me suis plus orienté du tout sur de la pratique loisir à partir de cet instant.

La suite c’est le Master de Montpellier (34) qui à l’époque m’a beaucoup déçu. Du coup j’ai passé en même temps celui de Lyon (69) pour essayer de progresser au maximum. Mais pour être honnête, l’essentiel des réponses n’est pas sur les bancs universitaires, mais dans la salle de musculation !

La suite c’est le professorat de sport, porte d’entrée presque obligatoire pour l’entraînement fédéral de haut niveau et les formations ministérielles.

5 – Qui sont tes clients ?

Ma réalité professionnelle c’est plus d’avoir des employeurs (ministères, fédérations, clubs) et des sportifs que j’encadre. Du coup, la relation est très différente avec les gens que je côtoie. Je suis là pour les aider à performer, ce ne sont ni des clients, ni des employeurs.

Je me suis ainsi un peu écarté du coaching bien être remise en forme. Je ne fais donc plus, sauf exception, de coaching perso.

En termes de sport, je me suis spécialisé dans les sports de combats : judo bien sûr, mais aussi boxe (j’ai été aux équipes de France il y a quelques années), MMA (Mixed Martial Arts), ou taekwondo. Bien sûr, j’ai une sensibilité particulière à ces disciplines, mais je les connais aussi très bien. C’est pourquoi cette spécialisation tombait sous le sens. Enfin, il y avait un espace professionnel à occuper puisque peu de préparateurs physiques s’orientaient spécifiquement sur ces disciplines (comparé aux sports collectifs par exemple).

Quand j’ai été recruté par les Anglais, j’allais signer à la FFHMFAC. À l’époque, ils voulaient me recruter pour développer la préparation physique à la fédération et positionner les poids et haltères sur ce créneau qui leur revient en grande partie. Mais Patrick Roux, Manager de l’équipe de judo de Grande Bretagne (et Français), fut plus rapide. Mais ce projet fédéral m’intéresse toujours, je suis sûr que je vais bientôt aider Lionel Gondran (Directeur technique national de la FFHMFAC) sur ce dossier.

6 – Pourquoi avoir écris un livre ?

L’histoire de ce livre remonte trois ans en arrière. À cette époque, une maison d’édition me commande un livre. Je voulais faire quelque chose de différent, et de là est née l’idée inspirée des américains de traiter le sujet par articles rédigés par différents auteurs spécialistes de la question. Cela m’a permis d’appréhender efficacement la variété du métier de préparateur physique : culturistes, athlètes, kinésithérapeutes, haltérophiles ou powerlifters ont tous leur mot à dire.

Mais crise économique aidant, l’éditeur m’a laissé tombé avec le livre presque terminé. Les autres grandes maisons d’édition, voulaient m’imposer de modifier le livre, ce qui serait revenu à sacrifier le concept même de l’ouvrage : allier connaissance scientifique et expérience de terrain pour un produit à deux niveaux de lecture. De nombreuses recettes sont proposées, ainsi que de récentes avancées scientifiques. Que le lecteur soit branché théorie de l’entraînement ou recettes pratiques, il devrait trouver des réponses à ses questions.

C’est alors qu’avec mon ami et collègue Olivier Bolliet nous avons décidé de sortir le livre nous-mêmes, dans cet esprit. Le résultat est unique.

L’une des consignes que j’ai laissé à mes collaborateurs est celle de l’exhaustivité : je ne voulais pas qu’ils traitent uniquement de ce qu’ils utilisent, mais de tout ce qu’ils connaissent, sans entrer dans un débat d’idée, de manière totalement objective. C’est ensuite au lecteur de choisir ce qui lui parait pertinent pour sa réalité.

Je sais par exemple que de nombreux thèmes suscitent des passions : c’est le cas de l’hypertrophie, des étirements, ou encore des squats. Nous avons essayé de présenter tout cela de manière claire et surtout neutre. Mieux vaut trop que pas assez…

Ce qu’apporte ce livre, c’est d’une part un éclairage scientifique récent (post 2000 bien souvent), mais aussi en décomplexant la pratique de terrain, qui est selon moi le seul révélateur des vérités. Du coup on essaye de faire le grand écart entre justifications scientifiques, pratiques empiriques, héritages culturels pour donner du concret, fonctionnel, aussi justifié que possible.

Devant l’ampleur de la tâche, Olivier Bolliet m’a prêté main forte pour la coordination. Le résultat est imposant : “La préparation physique moderne” 330 pages au format A4.

7 – Un mot de la fin

Bien sur je remercie Olivier Bolliet, qui fut d’une grande aide tout au long de cette aventure, ainsi que l’ensemble des co-auteurs, tous très occupés et pourtant très impliqués dans le projet :

• Yannis Campione, formateur chez Jeunesse et Sport, ancien préparateur physique du pôle France de Triathlon
• Aurélie Javault, Kinésithérapeute des équipes de France de judo
• Alain Lacheze, Directeur de la formation FFHMFAC
• Jacques Dechoux, Préparateur physique de Philippe Candelloro
• Frederic Mompo, quintuple Champion du Monde de bodybuilding naturel
• Thierry Maquet, coordonnateur du projet SSPP 94
• Laurent Delacourt, Préparateur physique des équipes de France de volley-ball
• Julien Cramet, Kinésithérapeute des équipes de France haltérophilie et de force athlétique

Pour finir, et bien je dois dire que j’aime beaucoup le site SuperPhysique. Il est complet, précis, et fait sans doute référence sur les qualités de force. Maintenant que j’en ai l’occasion, je vais être présent sur les forums dédiés à ma spécialité et broadcaster depuis Londres.

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