par Nicolas Delporte le 20/03 18h41
Ce qui suit est un texte à but informatif,
En espérant qu’il puisse vous faire réfléchir sur certains points afin de vous éviter certaines erreurs.
2003,
Cette année là fut pour moi des plus intéressante, à plus d’un titre, je voudrai particulièrement parler d’alimentation, de l’approche « Bulking » et de mon expérience personnelle de prise et de perte de poids.
Janvier 2003,
Chaque année qui commence est toujours riche en bonnes résolutions,
Je décide donc de me focaliser sur ce qui fait le + défaut par rapport à 2002, l’alimentation,
Je n’ai jamais trop réfléchi à cet aspect du Body tant ce dernier était pour moi secondaire, j’ai toujours considéré l’entraînement comme principal facteur de croissance,
entre Aout 1998 et Mai 2000, période pendant laquelle je me suis lancé avec succès dans un combat de la dernière chance contre l’obésité, j’ai réussi à perdre 50 kilos après 23 ans de Bulking non stop, j’ai aussi réussi à détraquer mon métabolisme, faute de n’avoir été suivi par aucun nutritionniste pendant ces deux ans, j’ai tout improvisé avec excès, avec un état d’esprit ou je préfèrais mourir plutot que d’échouer ce qui m’a amené à consommer très très peu de calories pendant de très longue périodes, entre 300 et 500 calories quotidiennement, voir pas de nourriture du tout les jours ou je n’étais pas satisfait de ma balance, pourtant malgré cela je m’entraînais 6 jours sur 7, 2 à 3h chaque fois, une heure de muscu et deux heures de cardio (cours collectifs + un tour sur toutes les machines cardio de ma salle) avec seulement une pomme dans l’estomac certains jours, ce qui démontre d’une part le pouvoir de la motivation sur les performances, j’avais « l’œil du tigre » comme il disent dans Rocky , c’est exactement ça, tellement focalisé sur la perte d’un kilo que rien ni personne n’aurait pu me détourner de mon but, je n’avais que faire de perdre du muscle parce que j’avais toujours échoué dans mes tentatives de perdre du poids tout en souhaitant conserver l’acquis, c’est en acceptant mentalement l’idée de sacrifier le volume pour me débarrasser de mes graisses que j’ai pu réussir là ou j’avais toujours échoué avant, je voulais perdre du poids et je ne savais pas si j’allais continuer le body après le régime parce que j’avais peur de regrossir à nouveau,
Avec si peu d’alimentation, j’avais une énergie affolante en salle, bien + qu’aujourd’hui parce que j’avais le feu sacré, un vrai Kamikaze et ce pendant deux ans
Il m’arrivait dans la journée de faire des malaises, tomber d’un seul coup, en salle aussi, c’est là que cette motivation peu s’avérer dangereuse, on se sent tellement invulnérable que rien ne semble nous affecter et l’on ne tient pas compte de certains signes pourtant alarmants… Malgré tout et malgré les mises en garde je continuai à respecter mon plan d’action.
Après ce régime, passé de 125 à 75 kilos en Mai 2000, complètement épuisé, affaibli, pas encore très sec mais avec un corps « normal », les muscles envolés, il a fallu que je redéfinisse mes objectifs, l’amour du Body l’a emporté et je me suis remis sous les barres mais en continuant à manger moins de 500 calories par jour,
avec ma nouvelle approche j’ai laissé tomber le heavy Duty pour me concentrer sur un gros volume d’entraînement, ce qui veut dire 2h30 à 3h de travail par jour, le + lourd possible entre 5 et 10 reps en pyramidal sur environ deux à 3 exercice par partie du corps et chaque groupe travaillé 3 fois par semaine, c’est excessif mais avec l’endurance acquise par tout le travail de fond en cardio pendant près de 2 ans ça ne me faisait pas peur et mon corps s’est adapté, je récupérais très vite, j’ai commencé à progresser au-delà de mes espérances, la mémoire musculaire aidant j’ai bien sûr récupéré facilement une partie de ce que j’avais perdu mais à une vitesse que je n’aurais pas imaginé avec pourtant si peu de calories, puis j’ai commencé à faire des barres que je n’avais jamais réussi avant, alors j’ai voulu augmenter un peu les calories mais je prenais du poids trop vite en montant à env 800 par jour, mon métabolisme basale s’était adapté à ces 400-500 cals et le moindre écart me faisait grossir très vite, donc je diminuais.
2 ans plus tard
Au début 2003 et malgré mes différents essais de 2002 relatés dans 2 dossiers de Jean Texier ma tolérance aux calories ne s’est pas vraiment améliorée, je décide de démarrer une prise de masse en Janvier, je monte pour cela à 2000 calories par jour en ajoutant de la whey pour les prot je ne consomme pas d’autres suppléments en dehors des complexes vitamines / minéraux, et un peu + de glucides, je ne suis pas trop amateur des suppléments mais la whey est une source de protéines peu calorique
Pour moi 2000 cals c’est du Bulking parce que je ça me fait prendre plus d’un kilo par semaine à cette période, en très peu de temps je monte à 92 kilos, un peu plus fort, les muscles plus remplis mais avec en bonus (ou plutôt en malus) une couche de graisse et d’eau dont je me serais bien passé, je n’avais pas été si gras depuis longtemps , il y a toujours une nana qui a la lucidité de vous le faire remarquer quand vous voulez vous voiler la face,
Nous sommes en fin Février 2003 et je décide après cette phase de Bulking ratée de revenir à un poids plus light sans perdre ni force ni muscles, j’enchaîne immédiatement sur une régime de sèche qui va me poser des problèmes inattendus très tôt , si au début d’un régime et avec la diminution drastique des glucides je suis toujours très en forme avec beaucoup d’énergie et performant, ça ne dure pas très longtemps, hors cette fois il semble que j’ai du mal à supporter un régime qui est pourtant moins sévère que ce que je m’étais déjà imposé puisque cette fois je baisse progressivement les calories, des troubles apparaissent très tôt, des vertiges d’abord, la tête qui tourne après chaque série au point qu’il me faut m’asseoir pendant près de 10 minutes pour envisager de pouvoir me relever et continuer, je refusais de diminuer les poids sur les barres pour ne pas « perdre » et par conséquent j’étais amené à bâcler le mouvement pour compenser une perte de force que je ne pouvais pas admettre, moi qui vais à ma salle et en reviens toujours à pied par besoin de m’oxygéner avant et après une séance, j’en étais réduit à me faire reconduire en voiture après chaque séance, me sentant incapable de marcher tellement j’avais des vertiges.
Puis, c’est ensuite au cours de la journée que j’ai des étourdissements sans pourtant ne rien faire de particulier, je suis pourtant supplémenté en vitamines (à petite dose une gélule de azinc par jour et du magnésium), chose que je ne faisais pas avant cette année là ,
Peu à peu je deviens extrêmement fatigué, baisse de la libido, chaque geste est un effort,
J’ai fini par avoir peur et ai stoppé la sêche à 83 kilos pour m’apercevoir que j’avais perdu plus de muscles que prévu, ma force avait chuté et la congestion n’était jamais au rendez-vous, l’intensité n’était plus la, l’envie non plus, le tout laissant place à la lassitude, nous sommes en Avril 2003.
Jusqu’en Aout j’ai stabilisé mon poids entre 83 et 84 kilos puis début Septembre et retrouve la forme, rien d’exceptionnel cependant, je décide de commencer à me préparer pour un posing démonstration aux environs de Noël, je dois me remettre en forme et remonte les calories pour arriver à 88,5 kilos debut Octobre en très bonne forme, il me reste 2 bons mois pour perdre 10 kilos, je souhaite être au plus sec pour me montrer sous mon meilleur jour, deux mois pour perdre 10 kilos c’est trop court et donc je m’impose encore une fois un régime draconien qui m’amènera une fois de + sous la barre des 500 calories ce qui donne
Matin :
20 gramme de whey dans de l’eau, vitamines et minéraux
Midi :
150 g de filets de maquereaux
Soir :
100g de thon ou maquereau
Très tôt, les premiers signes de fatigue se font sentir, à cela viennent s’ajouter les premiers symptomes d’un début de dépression sans raison valable, entre les malaises liés au étourdissements pendant les séances et en dehors, les douleurs commençant à se faire sentir un peu partout, tendinites, petites déchirures musculaires, difficultés à m’exprimer, une première pour moi qui suis du genre bavard, les mots sortaient souvent dans le désordre en bégayant, la déprime me donnait l’envie de pleurer sans raison, plus de sensations musculaires, les mouvements à nouveau bâclés pour maintenir coûte que coûte les poids les plus lourds qui me semblaient encore facile il y a peu, à mesure que la date du posing approchait je n’étais que l’ombre de moi-même au niveau moral, physiquement ça allait même si il était évident que je perdais du muscle, j’étais de + en + dur et sec donc ça créait l’illusion que je restait volumineux, j’ai arrêté de boire complètement 2 jours avant le jour J pour imiter l’effet diurétique, belle connerie quand j’y repense mais ça tout le monde me l’a dit, pas de rebond glucidique parce que je ne maîtrise pas cet exercice et je ne voulais pas me lancer dans quelque chose de nouveau que je ne pouvais contrôler, j’ai enfin atteint l’objectif, le 17 Décembre j’étais à 78.500 bien sec mais plat, complètement cassé, épuisé et à bout de nerfs, depuis cette date je commence seulement à m’en remettre petit à petit, nous sommes donc début Mars 2004, mes troubles dépressifs ont complètement disparu mais j’ai encore quelques troubles, difficulté à me concentrer, j’arrête mes séries prématurément comme si mon CNS lâchait d’un seul coup alors que d’habitude j’ai plutôt la capacité d’amener chaque série assez loin, mon endurance en a pris un coup, il me faut + de temps pour récupérer d’un entraînement, je n’ai pas la même énergie, ceci dit j’ai retrouvé la joie de vivre, je me retrouve tout simplement, je paye la facture avec des douleurs partout dont une plus grave au poignet qui m’empêche tout mouvement en supination, malgré tout j’arrive à bien m’entraîner mais,
Si je fais le bilan de l’année 2003 je dois avouer que seules les charges ont monté, pour un cultos ça signifie quoi ? En 2002 je faisais du curl à 60 kilos et j’ai atteint 46 de bras, je n’ai pas battu cette mensuration depuis puisque a mon plus lourd en 2003 j’étais à 45 malgré un record perso battu avec 5 reps à 80 au curl barre droite et 11 reps avec 70k avec la même qualité (ce n’est pas le terme exact) d’exécution, quel intérêt si c’est pour perdre du volume ? Je suis également plus fort sur beaucoup d’autres exos comme le squat mais ça ne se voit pas en terme de retour (gains musculaires), en se concentrant sur la perf à tout prix on finit par perdre de vue ses objectifs principaux qui sont avant tout de faire travailler ses muscles et pas chercher à améliorer ses maxis,
J’ai simplement étoffé certaines zones comme les épaules et le dos, donc le bilan est très mitigé, une année à Bulker pour au final ne pas avoir gagné grand-chose à part une petite santé, 12 mois de perdus, enrichissants mais néanmoins perdus, j’ai appris à connaître mes limites, j’en sors un plus sage et surtout plus modéré dans mon approche de la nutrition et de l’exercice, faire le Yoyo avec son poids n’est décidément pas le meilleur moyen de construire, c’est aussi important pour la peau d’éviter de la tendre et détendre en permanence, l’élasticité à tendance à s’atténuer avec l’age et j’ai déjà assez joué avec la mienne en ayant perdu 50 kilos sans trop de séquelles en dehors de quelques vergetures et une peau trop souple par endroit
Mon approche Kamikaze du régime à été canalisée par obligation, la santé c’est plus important que tout, avec l’aide d’une amie nutritionniste j’ai pu grace à certaines association alimentaires monter jusqu'à 5500 calories en peu de temps sans prendre de poids pendant un moment puis la balance à recommencé à pencher du mauvais coté, suis depuis descendu à 3500 calories en me stabilisant entre 81, 500 et 83 kilos pour 1m73 avec suffisamment de détaché et des abdos qui se voient sans avoir à jouer sur l’éclairage, j’attend début Avril pour me retaper complètement et enfin retrouver « l’œil du tigre » à l’entraînement avec une nouvelle approche moins tordue et plus réfléchie en rapport avec mes objectifs Body (en restant quand même un peu taré à l’entraînement pour continuer à progresser).
Nicolas Delporte