Fabrice SP a écrit: (Super Vitamines est bien dosé à mon sens, et n'abuse pas des vitamines liposolubles ou minéraux
Fabrice SP a écrit:3) les fruits et légumes "industriels" d'aujourd'hui seraient moins riches en micro-nutriments que par le passé
4) un fruit ou un légume perd rapidement ses vitamines à l'air libre. Or, avec les traitements, vous ne pouvez pas vous fier à l'aspect pour présager de la cueillette du fruit. Typiquement, vous pouvez conserver pendant un mois des pommes "industrielles", elles ne changent pas d'aspect. Donc comment savoir quand ont été cueillis les fruits et légumes présents dans les supermarché ?
Au global, en six décennies, les fruits et légumes ont perdu 16% en calcium, 27% en vitamine C et 48% en fer. C'est en croisant les chiffres d'une table de composition des aliments vieille de 60 ans avec la table de composition des aliments gérée par l'Anses, que l'émission est parvenue à ces conclusions. "Partout, c'est la déconfiture", alarme-t-on. Or, en France, aucun chercheur n'a réellement planché sur le sujet. Venu du Texas, le directeur de recherche en biochimie Donald Davis reconnaît que "ce déclin est en partie lié à la hausse du rendement. Plus le rendement augmente, moins il y a de nutriments dans les fruits".
Il y a 60 ans : une seule source (elle n’a pas été citée mais c’est L. Randoin et al, il n’y en avait pas d’autres en France), apportant des données (moyenne ? mesure unique ? reproductibilité ?) sans aucune mesure de dispersion : pas de min-max, pas d’intervalle interquartile, pas d’écart-type. Issues de méthodes analytiques quantitatives datant de plus de 60 ans.
Aujourd’hui : la base de données CIQUAL, qui compile les données de multiples sources : de la bibliographie, de tables étrangères comme celle de l’USDA, d’analyses faites par les interprofessions… Des mesures faites dans des contextes variables pour ne pas trop biaiser la représentativité : en terme de variétés, de saison, de niveau de maturité, de méthodes de production, de méthodes analytiques de mesure. La base CIQUAL donne une valeur moyenne, les minima et maxima retrouvés dans les sources sélectionnées, et aussi un code confiance (de A, fiable, à D, à considérer avec une grande prudence). Ce n’est pas de la statistique descriptive de haut vol, mais c’est déjà trop compliqué pour nos journalistes qui n’ont gardé que la « valeur moyenne » (des données compilées, donc d’une réalité déjà sujette à biais).
Devant ça, les « chercheurs » de Cash ont l’audace de comparer au dixième près des chiffres, qui sont à leurs yeux, des données fixes et universelles à un instant t. L’haricot vert, c’est tant de milligramme en 1960 et tant de mg aujourd’hui ! Pour l’analogie, c’est comme s’ils avaient comparé le résultat d’une méta-analyse contemporaine agrégeant plusieurs études avec le résultat d’une étude unique faite 60 ans plus tôt : c’est incomparable (et c’est normal que le critère de jugement principal n’ait pas la même valeur !), et au mieux, on peut intégrer le résultat de la dernière dans la première…
Car parlons santé publique : mes patients ne me semblent pas en mauvaise santé parce que les concombres de supermarché contiennent 11 mg de vitamine C au lieu de 14 mg attendus (d’après une comparaison pseudo-scientifique sur des données d’il y a 60 ans). Tout comme, ils ne sont pas en surpoids parce qu’ils achètent des biscuits ayant 7 kcal (/100 g) de plus que d’autres. Ces pinaillages sans aucun sens s’inscrivent malheureusement dans la vague actuelle des applications nutritionnelles (Yuka et cie), qui pourront même devenir de véritable scanner à nutriments, comme évoqué par Elise Lucet. Une idée totalement farfelue du fait des variations naturelles, multifactorielles et non toutes contrôlables, des aliments en nutriments, et en pleine dissonance cognitive alors que ces mêmes journalistes dénoncent la standardisation des aliments (qui sera bien nécessaire pour avoir des données fiables).
Alors qu’il n’y a jamais eu autant d’émissions sur l’alimentation, on ne s’est jamais autant éloigné des vraies problématiques alimentaires de santé publique !
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charlot18 a écrit: me diriger sur de la weed concentrée?
Gotrek a écrit:"Ecrit et réalisé par Heloise Lucet", c'et un film de fiction par un reportage
Fabrice SP a écrit:Surtout, on peut voir dans le même article, que frais ou surgelés, bcp de fruits et légumes (généralement non bio) contiennent des résidus de pesticides.
On va en arriver au point ridicule où ce sera meilleur pour sa santé de se supplémenter en vitamines synthétiques et de manger des amandes pour les fibres que de manger des fruits et légumes...
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