Vincent a écrit:Il y a aussi une meta-study qu'il faudrait publier sur ton site, qui reprend et tente de démonter les ~50 études qui ont été faites sur la série unique ou du moins de montrer que ces études n'ont pas été faites avec suffisement de précisions pour être valable.
De quelle étude parles-tu ? Est-ce celle de Byrd et coll. (1998) ? Si c'est le cas, il est normal que ces auteurs remettent en cause les conclusions de Carpinelli et Otto (1998) car ils font partie d'une puissante organisation (American College of Sports Medicine) qui distillent les recommandations relatives aux méthodes d'entraînement les plus efficaces et qui, normalement, constituent une référence pour tous les intervenants sur le terrain ou dans le milieu clinique.
Le problème est que plusieurs d'entre eux sont également membres du comité de lecture de la revue J Strenght Cond Res qui est pro-série-multiple et dans laquelle la majorité des articles en faveur de la série multiple sont publiés (voir par exemple l'un des dernies en date : Rhea MR, Alvar BA, Ball SD, Burkett LN., Three sets of weight training superior to 1 set with equal intensity for eliciting strength. J Strength Cond Res. 2002 Nov;16(4):525-9).
Admettre que la série unique est aussi efficace que la série multiple est pour eux difficile car ils se couperaient alors de l'une de leur principale ressource qui font d'eux des experts reconnus pour l'entraînement de force.
Mais de là à dire que l'intégralité de la 50e d'études qui montrent que la série unique et la série multiple peuvent donner les mêmes améliorations de la force maximale ne sont pas valables ?!?! Il y a un pas qu'il ne faut pas franchir. En effet, cela revient à dire que seule leur revue diffuse une information valide et sérieuse, et donc que les autres chercheurs, les autres revues qui publient leurs résutats et surtout les comités d'experts qui analysent ces résultats avant de les publier, ne sont que des "billes", qu'ils ne connaissent rien à la recherche et qu'ils ne font que du mauvais travail.
Je ne pense pas que cela sera apprécié par certains de ces auteurs dont l'un est professeur émérite, membre de l'Académie des Sciences Américaine (qui est, comme la notre en France, réputée pour l'objectivité et l'intégrité intellectuelle de ces membres), et qui a loupé de peu le nobel de médecine pour des travaux qu'il avait mené il y a 14 ans de cela sur la régulation des mécanismes d'hypertrophie musculaire.
C'est tout simplement inacceptable.
De toute façon, les attaques que ces auteurs ont dirigées vers Carpinelli par article interposé, ont toute reçu une réponse, au mot près, cassant chacun des arguments avancés pour rendre caduque les conclusions de bons nombres des articles que Carpinelli et Otto avaient cité.
Vincent a écrit:Quoiqu'il en soit, celui qui essaye la série unique ou plutot (6-12 contractions) verra rapidement qu'elle(s) se révèle(nt) suffisante(s), voire meme quasiement optimale(s).
En haltérophilie ca serait difficile d'obtenir les mêmes résultats qu'avec de multiples séries, car les mouvements sont très techniques, il faut donc de la pratique, apprendre, c'est la recherche des skills. Alors qu'en body ou power on recherche plutot une adaptation du corps.
Tu as tout à fait raison...
Mais soyons clair : lorsque l'on s'entaîne avec de telles charges, ce sont avant tout
les mécanismes nerveux et de coordination intra- ou intermusculaire qui sont sollicités. Ce n'est donc pas une méthode que l'on va privilégier pour améliorer l'hypertrophie, normalement...
Or, ce que disent Carpinelli et Otto dans leur article de 1998, c'est justement que la force max peut être améliorer dans les mêmes proportions avec 1X de la même façon que 2X ou plus. C'est tout !!
Que l'on est des effets connexes sur l'hypertrophie et l'endurance musculaire est tout aussi logique car il ne faut pas oublier que
tout travail musculaire entraîne une stimulation de la fonction hormonale en plus de la stimulation mécanique qui est, seule, à l'origine du déclenchement des mécanismes d'hypertrophie (ce n'est pas l'inverse !!!). Les mécanismes hormonaux sont là pour réguler les échanges entre les mécanismes de production de protéine et les besoins du muscle terme de masse pour faire face à la contrainte qui lui est imposée.
Donc, à l'origine, ce n'est que la force max qui est concernée par le fameux effet "série unique".
Les détracteurs de cet effet iront dire que les durées d'expérience n'ont pas été assez longues pour que les séries multiples soient plus efficaces ou bien que les sujets étaient novices et qu'il est donc normal que toute forme d'entraînement de force induise des améliorations. Mais, c'est sans compter sur certaines études qui ont justement prouvé le contraire ! Je vous invite à lire la
sur ce sujet.
En l'état actuelle des connaissances, et si l'on se place simplement du point de vue de
l'optimisation de la charge d'entraînement dans l'objectif d'augmenter la force max d'un individu novice ou confirmé, il semble qu'il faille admettre que la série unique et la série multiple donne des résultats suffisamment proches pour utiliser l'une et/ou l'autre. En effet, s'il s'avère que pendant une certaine pédiore, l'individu est faitigué et qu'il veuille continuer à s'entraîner, on pourra avantageusement remplacer les séances un peu lourdes par cette forme de travail
sans perdre en qualité au niveau de l'effet rechercher. Et c'est ça le point le plus important dans cette histoire : LE RESULTAT FINAL !
Maintenant, il reste à valider cette hypothèse chez les sportifs de haut niveau chez qui les améliorations sont beaucoup plus délicates à gérer et, en particulier chez les haltérophiles.
Pour les autres publics (bodybuilders et powerlifters), il n'existe aucune étude ayant comparé la série unique et la série multiple faute de sujets... A priori, les séries multiples seraient plus appropriées à leur besoin... mais cela reste à prouver.
Reste une nouvelle piste avec le travail excentrique qui semble fort prometteuse à en croire les dernières publications que j'ai lu... Affaire à suivre