C'est pas forcément pour lancer une discussion mais l'analyse du psychologue est tout à fait pertinente (pas trop de préjugés pour une fois) et je suis sûr que chacun va se reconnaitre un petit peu là -dedans...
Dans le cas des body-builders, la fixation au niveau d’une recherche de sensations est intriquée avec la valorisation des états douloureux conséquences de la contraction musculaire répétitive en anaérobie. Pour certains sportifs, « la phobie de la passivité, décrite par Claire CARRIER3 amène une demande d’auto-excitation avec parfois prise de produits dopants ou même des drogues ».
(attention le paragraphe suivant tue : on va tous se reconnaitre dedans, sauf peut-être les 5 derniers mots)
Pour certains sportifs la répétition d’entraînements, l’accoutumance du corps au mouvement, la ritualisation et la répétition obsessionnelle ou compulsive des gestes peuvent prendre une dimension compulsive voire d’addiction au geste. Ces sportifs ressentent la nécessité de remplir un vide de la pensée ou un vide affectif, et dans ce cas l’objet investi est le sport et le mouvement. Ce besoin compulsif qu’on pourrait décrire comme un lien addictif se manifeste souvent par une nécessité de pratiquer sans relâche son sport, de contrôler sans cesse son image dans la glace et dans le regard des autres.
(idem !!! surtout le point 10 !!!)
Critères de la dépendance à l’exercice
1. Réduction du répertoire des exercices physiques conduisant à une activité physique stéréotypée, pratiquée au moins une fois par jour.
2. L’activité physique est plus investie que tout autre.
3. Augmentation de la tolérance de l’intensité de l’exercice, d’année en année.
4. Symptômes de sevrage avec tristesse lors de l’arrêt (volontaire ou contraint) de l’exercice physique.
5. Atténuation ou disparition des symptômes de sevrage à la reprise de l’exercice.
6. Perception subjective d’un besoin compulsif d’exercice.
7. Réinstallation rapide de l’activité compulsive après une période d’interruption.
8. Poursuite de l’exercice physique intense en dépit de maladies physiques graves causées, aggravées ou prolongées par le sport. Négligence des avis contraires donnés par les médecins ou les entraîneurs.
9. Difficultés ou conflits avec la famille, les amis ou l’employeur liés à l’activité sportive.
10. Le sujet s’oblige à perdre du poids en suivant un régime, pour améliorer ses performances.
Le principe de l’addiction à l’exercice physique tient dans l’usage d’une situation routinière (la pratique d’un geste répétitif, sans satisfaction immédiate), afin d’obtenir une augmentation de l’estime de soi, à travers une multitude d’effets physiques et psychiques. Dans le cas des coureurs de fond, le remplacement de la dépendance au tabac était immédiatement bénéfique. Dans le cas des dépendants aux exercices physiques de type body-building, stretching, l’essentiel réside dans l’appropriation de ce style de vie sportif qui devient la seule manière de vivre (la plupart de pratiquants intensif du body-building se retrouvent souvent à faire leur métier).
Il existe à l’heure actuelle plusieurs échelles d’évaluation de cette nouvelle addiction dont nous vous proposons celle qui s’adresse au coureurs de fond et aux body-builders.
Critères de dépendance au body-building
(D. Smith, 1998[3])
1.
Je m’entraîne même quand je suis malade ou grippé.
2.
Il m’est arrivé de continuer l’entraînement malgré une blessure.
3.
Je ne raterais jamais une séance d’entraînement, même si je ne me sens pas en forme.
4.
Je me sens coupable si je rate une séance d’entraînement.
5.
Si je rate une séance, j’ai l’impression que ma masse musculaire se réduit.
6. Ma famille et/ou mes amis se plaignent du temps que je passe à l’entraînement.
7. Le body-building a complètement changé mon style de vie.
8. J’organise mes activités professionnelles en fonction de mon entraînement.
9. Si je dois choisir entre m’entraîner et travailler, je choisis toujours l’entraînement.
A notez que le psychologue mets en avant le body-building et la course à pied, deux activités particulièrement euphorisante ! Pour avoir fait les 2 (semi-marathon à 17 ans) je confirme.
Les sensations n'ont rien à voir avec un sport comme le karaté par exemple...