Claude L. a écrit:C'est l'idée du modèle "dynamic flow" présenté dans le bouquin cité dans le thread "une vérité sur la vitamine C".
Il va falloir que j'achète ce bouquin, quand même...
En effet, je ne suis pas, a priori, hyper convaincu par leur modèle "dynamic flow", mais évidemment il faudrait que je le regarde en détail pour émettre un jugement plus fondé.
Ce qui me gêne là -dedans, c'est qu'ils se focalisent sur la concentration plasmatique, alors qu'en fait ce n'est pas ça qui est important, car le sang n'est qu'un vecteur de transport des nutriments, pas une "cible"...
Ce qui est important, c'est la concentration dans les tissus, et la quantité effectivement utilisée pour les réactions où la vit C est nécessaire...
Je ne suis pas sûr que les données de demi-vie et de taux plasmatique puissent suffire à décrire cette réalité. On peut très bien imaginer un modèle dans lequel les tissus se comporteraient comme une "éponge" à vit C, en stockant ce qui n'est pas utilisé immédiatement, par exemple à la suite d'une dose élevée. Une fois cette dose absorbée, la concentration dans le sang retomberait rapidement en dessous du seuil d'excrétion rénale (~13 mg/dl), ce qui n'empêcherait pas les tissus d'être bien pourvus en C pour une partie de la journée. Il n'est donc pas a priori nécessaire de maintenir un taux élevé dans le sang en permanence...
En plus de cela, il existe clairement un phénomène d'adaptation suivant la dose reçue. Pauling et Cameron avaient constaté que chez des patients n'ayant jamais pris de C, la prise de 10 g/j entraine une augmentation forte de la concentration plasmatique moyenne à >25 mg/dl (chiffres de mémoire), mais que le phénomène s'atténue au bout de quelques jours/semaines et que celle-ci retombe à ~15 mg/dl par la suite. Or, cela ne peut être dû à une excrétion accrue, puisque celle-ci ne peut se produire qu'au dessus du seuil rénal de 13-15 mg/dl. C'est donc forcément dû à une utilisation accrue de la C par les tissus, qui soit la métabolisent, soit la stockent temporairement, mais dans tous les cas l'utilisent !
Or, ça m'étonnerait que les données sur lesquelles se base le modèle "dynamic flow" soient issues de personnes "adaptées" à la C. Du coup, ils ont peut-être tendance à surestimer la perte rénale par rapport à un sujet "adapté"...
Pauling avait mesuré la quantité de C présente dans son urine (collectée sur 24 h), à une époque où il prenait 12 g/j. Il avait trouvé dans les 2-3 g... Dans une interview il explique qu'il prenait la majorité de sa C en une fois le matin au petit déjeuner, avec éventuellement une dose plus faible plus tard dans la journée. Malgré cela, son excrétion urinaire est plutôt faible...
Maintenant c'est clair que l'idéal serait de pouvoir se rapprocher de ce que font les animaux, avec un "input" le plus étalé possible, mais ce n'est peut-être pas indispensable... Et même si c'est le cas, 12 g d'AA oenologique en cristaux (10€/kg) restent plus économiques que 3-4 g de sustained release...

Et pour peu qu'on prenne les cristaux en fin de repas, ça fait du sustained release naturel...
