BCAA
Posté: 18/01/2011 20h12
Voici deux études récentes (2010) qui apportent un éclairage intéressant sur les acides aminés à chaîne ramifiée, plus connus sous l'acronyme BCAA (Branched Chain Amino Acid).
La première a été menée sur des souris :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20889128
Un commentaire en Anglais :
Un commentaire en Français :
Qu'en retenir : tout d'abord, comme je l'ai précisé plus haut, c'est une étude menée sur des souris, ce qui signifie qu'il faut être extrêmement prudent avant d'en tirer un éventuel enseignement pouvant s'appliquer à la santé humaine. (je reviendrais dans un prochain post sur les problèmes d'interprétation des études). Cela étant dit, on constate que chez ces rongeurs, la prise de BCAA en plus de leur alimentation habituelle :
- a permis une durée de vie 12% plus longue,
- n'a modifié ni leur poids, ni leur taux de masse grasse,
- a favorisé l'augmentation du nombre de mitochondries dans les muscles cardiaques et squelettiques,
- a favorisé l'activité du gène SIRT1, gène de la famille des sirtuines, associé à une plus grande longévité,
- a diminué l'impact du stress oxydatif,
- et enfin, a amélioré l'endurance et la coordination motrice.
La mise en évidence de l'impact favorables des BCAA sur la biogénèse des mitochondries est assez intéressante puisque le maintien de ces organites en bon état de fonctionnement constitue une des pistes de la recherche anti-âge actuelle. Cela peut aussi en partie expliquer le rôle favorable des BCAA sur l'endurance.
Le principal écueil de cette étude réside cependant dans la quantité de BCAA à ingérer pour en reproduire le protocole. En effet, les souris ont reçu 1,5 mg de BCAA par g de poids corporel par jour. Pour un mammifère de 75 kg cela représenterait 112,5 g de BCAA quotidiens ! (c'est une simple transposition pour donner un ordre d'idée, il existe des formules plus fines d'extrapolation des rongeurs aux humains).
La deuxième étude concerne des populations humaines :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21169225
Un commentaire en anglais :
Pour l'essentiel, cette étude met en évidence une réduction du risque d'obésité parmi ceux qui consomment le plus de BCAA (sous forme d'aliments) par rapport à ceux qui en consomment le moins. D'après les chercheurs, différents mécanismes seraient susceptibles d'expliquer ce résultat :
- augmentation de la dépense énergétique (par la leucine),
- stimulation de la synthèse de leptine (hormone sécrétée par les adipocytes qui agit sur l'hypothalamus en diminuant l'appétit),
- augmentation de l'activité de mTOR (une enzyme impliquée dans de nombreux métabolismes),
- réduction des anomalies de tolérance au glucose.
Bien sûr, il s'agit d'une étude à caractère épidémiologique, ce qui incite à considérer les résultats avec une certaine retenue. En dépit des précautions prises par les chercheurs, il se peut qu'il existe des biais et que la relation "prise de BCAA / réduction de l'obésité" soit une simple corrélation sans lien de causalité.
Pourquoi retenir ces deux études en dépit des précautions évoquées ? Il est souvent difficile d'interpréter les résultats d'études sur les compléments pour les adapter à une pratique quotidienne. Les protocoles des chercheurs sont parfois éloignés des conditions réelles : participants à jeun, éviction d'autres sources protéiques pour isoler l'effet des BCAA, etc. Autant de particularités qui amènent à se demander si l'apport en BCAA d'une consommation régulière de viande, poisson ou source protéique équivalente est suffisante ou si une complémentation est nécessaire. Or ces deux études semblent indiquer qu'une consommation élevée de BCAA - et même supérieure à celle apportée par l'alimentation habituelle - aurait des effets bénéfiques en terme de santé. Dès lors, deux options sont envisageables : augmenter ses apports protéiques sous formes d'aliments riches en BCAA ou avoir recours à la complémentation.
La première a été menée sur des souris :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20889128
Un commentaire en Anglais :
Un commentaire en Français :
Qu'en retenir : tout d'abord, comme je l'ai précisé plus haut, c'est une étude menée sur des souris, ce qui signifie qu'il faut être extrêmement prudent avant d'en tirer un éventuel enseignement pouvant s'appliquer à la santé humaine. (je reviendrais dans un prochain post sur les problèmes d'interprétation des études). Cela étant dit, on constate que chez ces rongeurs, la prise de BCAA en plus de leur alimentation habituelle :
- a permis une durée de vie 12% plus longue,
- n'a modifié ni leur poids, ni leur taux de masse grasse,
- a favorisé l'augmentation du nombre de mitochondries dans les muscles cardiaques et squelettiques,
- a favorisé l'activité du gène SIRT1, gène de la famille des sirtuines, associé à une plus grande longévité,
- a diminué l'impact du stress oxydatif,
- et enfin, a amélioré l'endurance et la coordination motrice.
La mise en évidence de l'impact favorables des BCAA sur la biogénèse des mitochondries est assez intéressante puisque le maintien de ces organites en bon état de fonctionnement constitue une des pistes de la recherche anti-âge actuelle. Cela peut aussi en partie expliquer le rôle favorable des BCAA sur l'endurance.
Le principal écueil de cette étude réside cependant dans la quantité de BCAA à ingérer pour en reproduire le protocole. En effet, les souris ont reçu 1,5 mg de BCAA par g de poids corporel par jour. Pour un mammifère de 75 kg cela représenterait 112,5 g de BCAA quotidiens ! (c'est une simple transposition pour donner un ordre d'idée, il existe des formules plus fines d'extrapolation des rongeurs aux humains).
La deuxième étude concerne des populations humaines :
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21169225
Un commentaire en anglais :
Pour l'essentiel, cette étude met en évidence une réduction du risque d'obésité parmi ceux qui consomment le plus de BCAA (sous forme d'aliments) par rapport à ceux qui en consomment le moins. D'après les chercheurs, différents mécanismes seraient susceptibles d'expliquer ce résultat :
- augmentation de la dépense énergétique (par la leucine),
- stimulation de la synthèse de leptine (hormone sécrétée par les adipocytes qui agit sur l'hypothalamus en diminuant l'appétit),
- augmentation de l'activité de mTOR (une enzyme impliquée dans de nombreux métabolismes),
- réduction des anomalies de tolérance au glucose.
Bien sûr, il s'agit d'une étude à caractère épidémiologique, ce qui incite à considérer les résultats avec une certaine retenue. En dépit des précautions prises par les chercheurs, il se peut qu'il existe des biais et que la relation "prise de BCAA / réduction de l'obésité" soit une simple corrélation sans lien de causalité.
Pourquoi retenir ces deux études en dépit des précautions évoquées ? Il est souvent difficile d'interpréter les résultats d'études sur les compléments pour les adapter à une pratique quotidienne. Les protocoles des chercheurs sont parfois éloignés des conditions réelles : participants à jeun, éviction d'autres sources protéiques pour isoler l'effet des BCAA, etc. Autant de particularités qui amènent à se demander si l'apport en BCAA d'une consommation régulière de viande, poisson ou source protéique équivalente est suffisante ou si une complémentation est nécessaire. Or ces deux études semblent indiquer qu'une consommation élevée de BCAA - et même supérieure à celle apportée par l'alimentation habituelle - aurait des effets bénéfiques en terme de santé. Dès lors, deux options sont envisageables : augmenter ses apports protéiques sous formes d'aliments riches en BCAA ou avoir recours à la complémentation.