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Un nouvel extrait du livre de Claude et Lydia BOURGUIGNON

MessagePosté: 25/03/2014 09h45
par audiomaniac
Un nouvel extrait du livre de Claude et Lydia BOURGUIGNON "Le sol la terre et les champs"

En 1906, on dénombrait deux cent cinquante-trois variétés de poppes Françaises. En 1986, il n'en reste plus que dix sur le marché, qui ne représentent que 8% du marché national ; quatre variétés américaines fournissent 92% du marché, dont la golden qui à elle seule se taille plus de 70% du gâteau.

[...]

Ainsi, au début du xxeme siècle, les agriculteurs Français cultivaient neuf espèces de blé ; ils n'en cultivent plus que deux. On a retiré du circuit les espèces qui ne s'adaptaient pas aux engrais, pour ne conserver que les plus exigeantes en ces produits, à la joie des marchandes et au grand dam de l'environnement.

La séléction se poursuit et, bientôt, les agriculteurs européens ne devraient plus cultiver qu'une seule espece dont on extraira les constituantspour faire des pates ou du pain, de la farine ou de la biere. Cette destruction génétique va atteindre son paroxysme avec les OGM. En absorbant les semenciers, l'industrie chimique a amélioré la qualité des cultures mais a rendu les plantes dépendantes de produits chimique. En effet, un grand frein aux bénéfices de ces entreprises est la durée limitée des brevets.

Lorsque ces derniers sont périmés la concurrence s'exerce entre les entreprises et le prix du produit, tombé dans le domaine public, s'effondre. Avec les OGM les entreprises ont trouvé une solution pour sauver leurs bénéfices. Elle créent une plante résistante à leur herbicide et la vendent à l'agriculteur moyennant un contrant dans lequel il est spécifié que l'agriculteur ne peut utiliser que la molécule de l'entreprise. Avant les consommateurs mangeaient très peude pesticides car ceux-ci étaient épandus sur les enveloppes extérieures des graines ou des fruits et les traitements étaient interdits dans les trente jours précédant la récolte.

Avec les plantes OGM, les insecticides sont présents dans "chaque cellule des plantes", ils représentent des quantités qui sont 10 000 à 100 000fois supérieures par hectare, par rapport aux insecticides traditionnels et les consommateurs en absorberont beaucoup plus.

Avec les OGM la diversité...industrie et chimiqueaura définitivement remplacé la diversité du vivant.

[...]

Sur les huit milles ans d'évolution de l'agriculture, la science n'agit que depuis un siècle, et la religion, associée à l'empirisme, a agi pedant sept mille neuf cents ans.

[...]

Les agronomes n'ont rien inventé, ils n'ont que rendu périssable l'agriculture.

Re: Un nouvel extrait du livre de Claude et Lydia BOURGUIGNO

MessagePosté: 26/03/2014 11h19
par audiomaniac
Dans la société occidentale, l'animal se maintient comme source, de plus en plus anonyme, de nourriture et comme compagnon, de plus en plus névrotique, du citadin. L'homme moderne ne veut plus reconnaitre l'animal qu'il mange ; il le veut anonyme, sous forme de barquette, de croquette, de viande hachée et de sandwich. Il ne veut plus voir le sang, il ne veut rien savoir du combat de la vie. Les bêtes qu'il mange ne voient plus la lumière, n'ont plus de noms et sont abattues, froidement, rapidement, hygiéniquement et presque sans douleur.

Pas de traces de meurtre, juste une angoisse qui se lit dans les yeux de ces bêtes numérotées qui partent en camion vers la mort.

Juste cette diarrhée de panique qui coule sur les flancs de ces bêtes suspendues qui entendent le sifflement de la scie qui va leur trancher la gorge et qui sentent l'odeur de la merde et du sang qui giclent sur les parois en céramiques du couloir d'abattage.

Plus de fêtes du cochon, plus de cocardes et de rubans sur l'agneau de lait. L'animal ne nous offre plus sa vie dans la fête, il meurt en silence, dans l'indifférence, sans que jamais quelqu'un ne l'ait reconnu, ne lui ait donné la valeur et l'attention que mérite tout être vivant.