Hello tout le monde ! Ca y est je suis de retour
En fait ce nouveau forum est vachement moins facile à suivre que l'ancien, en plus j'ai plus trop le temps...
Bon, concernant le débat sur les vits, je pense que vous avez bien fait le tour de la question, aussi bien d'un côté que de l'autre ! Je suis content que Lanvin ait cité Eaton, car c'est effectivement une référence très importante, qui d'ailleurs pourrait parfaitement servir à soutenir le régime Seignalet...
Ceci dit, la question des vits est loin d'être aussi simple, car d'une part nos connaissances sur le paléolithique restent quand même limitées, ensuite parce que le paélolithique c'est très long et que tout n'a pas toujours été pareil sur cette durée, et enfin parce que les études cliniques et épidémiologiques faites aujourd'hui restent encore le meilleur moyen de connaitre l'effet des vits sur la santé, et d'en retirer des applications pratiques...
Je vais me focaliser pour l'instant sur la vit C, qui est une vitamine véritablement à part, et tenter de résumer l'état actuel de mes connaissances sur la question (attention ça risque d'être long
)
La première chose véritablement fondamentale à savoir, c'est que la quasi-TOTALITE du règne animal synthétise la vit C (acide L-ascorbique) en quantités très élevées (selon nos "standards" à la sauce AJR)... Cette quantité est de l'ordre de 10 mg/kg pour les plus MAUVAIS producteurs, et dépasse sans problème les 100 mg/kg pour bcp de mammifères... A rapprocher des 1-2 mg/kg recommandés pour l'homme !
Par exemple une chèvre de 70 kg synthétise couramment 10-12 g de vit C par jour, et cette quantité peut monter jusqu'à 50-100 g en cas de stress ou maladie ! Evidemment on pourrait rétorquer que nous ne sommes pas des chèvres, seulement le "problème" est que cette caractéristique n'est pas spécifique à la chèvre, mais est au contraire une CONSTANTE de tout le règne animal, CONSTANTE absolument remarquable compte tenu de la diversité incroyable des formes de vie ; et pourtant aussi bien le poisson d'eau douce que le vautour, le cerf ou la grenouille sont de véritables usines à acide ascorbique !
Cette donnée absolument remarquable a bien sûr été remarquée par bcp de chercheurs, dont l'un des plus célèbres est Linus Pauling, l'unique double prix Nobel de l'Histoire... Mais bien avant lui, le découvreur de la vitamine C, Albert Szent-Gyorgy (prix Nobel lui aussi, pour sa découverte), avait déjà compris l'importance capitale de la vit C dans le métabolisme des êtres vivants, et avait déjà intuité que l'homme ne faisait pas exception à la règle, et que ses besoins "optimaux" étaient au minimum de l'ordre du gramme/jour... Malheureusement, une telle position s'est révélée extrêmement impopulaire dans les milieux médicaux et cela continue aujourd'hui, malgré l'accumulation incroyable de données en faveur de cette thèse...
Pour bien comprendre cela, on peut essayer de remonter 40 millions d'années en arrière... A cette époque reculée, tout comme aujourd'hui, l'ensemble du règne animal synthétise abondamment l'acide ascorbique à partir du glucose, dont l'abondance ne fait pas défaut... C'est à cette époque que l'on situe généralement la mutation génétique qui a fait perdre à un lointain ancêtre de l'Homme la capacité de synthèse de l'acide ascorbique... Car il ne fait aucun doute que cet ancetre a connu cette capacité, comme tout le reste des animaux... Aujourd'hui encore nous en portons l'héritage : l'Homme possède 3 des 4 enzymes nécessaires à la conversion du D-glucose en acide L-ascorbique...
Ce lointain ancetre vivait très probablement dans une vallée tropicale extremement fertile, et tout comme ses descendants plus récents (singes, premiers hominidés), était essentiellement frugivore... Son régime journalier de fruits tropicaux très riches en vit C (la cerise Acérola du Brésil, par exemple, contient 1700 mg de vit C/100 g, si je me souviens bien) lui apportait probablement dans les 10 g/jour de vit C... Cette quantité correspond bien aux quantités synthétisées par les autres mammifères, de sorte que la perte de cette capacité de synthèse n'a pas représenté un inconvénient majeur du point de vue de l'évolution... Cela a même peut-être pu représenter un avantage temporaire, en débarrassant notre ancetre du fardeau métabolique que pouvait représenter cette synthèse...
Cette situation s'est tranquillement poursuivie pendant des millions d'années, jusqu'à l'apparition des premiers hominidés au cerveau développé, vers 1 million d'année (grosso modo)... L'Homme (enfin, ses ancetres) commence à descendre des arbres, à augmenter sa stature et adopter la marche sur 2 pieds... Son intelligence en plein développement lui permet de mettre au point peu à peu des techniques de chasse... Pour la première fois de leur existence, les hominidés goutent à la viande... L'apport massif de protéines et de nutriments à "haute valeur ajoutée" qui en résulte booste le développement de leur cerveau et de leurs capacités psycho-motrices... Probablement poussé par cet instinct de la découverte propre à la vie intelligente, celui-ci commence à migrer et à quitter son berceau tropical d'origine, pour se retrouver dans des latitudes tempérées... Notre homme est devenu un chasseur-cueilleur nomade... Hélas, il traine avec un lui un lourd fardeau héréditaire : l'incapacité de synthèse de l'acide ascorbique !
En effet, en quittant son berceau tropical et en modifiant son régime alimentaire, l'homme reçoit subitement bcp moins de vit C, même si les quantités restent probablement nettement plus élevées qu'aujourd'hui... Une hypothèse avancée par le Dr Rath (mais qui reste à vérifier) veut que ce "manque" relatif de vit C se soit traduit par une accélération de l'évolution liée à un stress oxydatif plus intense (la vit C est anti-oxydante) qui aurait augmenté l'apparition de mutations génétiques, expliquant ainsi la rapidité formidable avec laquelle l'Homme a évolué depuis 1 million d'années (sachant qu'1 million d'années, c'est vraiment peu)...
Hélas, dans le même temps, le manque de vit C fait des ravages terribles, particulièrement pendant les glaciations ; des études génétiques ont montré que l'espèce humaine ne comptait probablement plus que quelques milliers d'individus à un moment donné de son histoire, probablement à l'occasion d'une glaciation... Les lois de Darwin ont bien failli éliminer l'espèce humaine de la surface du globe, et l'incapacité de synthèse de l'acide ascorbique était probablement une des causes majeures de cette "inadaptation"... (pas la seule non plus, évidemment)
Il n'empêche que les individus restants étaient suffisamment résistants pour avoir survécu malgré la déprivation de vit C, et ont été capables de développer des mécanismes de survie à court terme (c'est à dire leur permettant au moins d'enfanter une progéniture, puisque la sélection naturelle ne joue qu'à ce niveau-là )... Un des ces mécanismes est d'ailleurs à l'origine des maladies cardio-vasculaires, toujours selon le Dr Rath... En effet le manque chronique de vit C ("manque" par rapport à la norme du monde animal, qui est de 10 g/jour, au minimum) a conduit à une déstabilisation des parois artérielles, car l'organisme n'a plus suffisamment de vit C à disposition pour pouvoir synthétiser le collagène nécessaire à l'entretien et à la réparation des artères proches du coeur, soumises à un stress mécanique intense... L'évolution a donc sélectionné les individus capables d'empêcher ce phénomène, au moins temporairement, le temps d'engendrer une descendance... Ces individus ont pour caractéristique de synthétiser de grandes quantités de lipoprotéine (a), qui est une variante très adhésive du cholestérol LDL, afin d'aller "reboucher" les fissures artérielles... Une réparation de fortune en somme... Ca marche très bien, le seul problème est qu'à long terme ça engendre ce que vous connaissez bien, à savoir le "bouchage" des artères et les maladies cardio-vasculaires... Mais qu'importe, l'évolution se fiche bien du destin des animaux une fois leur descendance engendrée... Seul problème : nous descendons tous de ces ancetres-là , et sommes donc tous des producteurs potentiels de Lp(a) !! Heureusement, la restauration d'un apport adéquat de vit C, correspondant au standard du règne animal, à savoir dans les 10 g/jour, permet d'éviter cet inconvénient facheux d'une mort prématurée par bouchage des artères...
Bien sûr l'homme n'a pas connu que les périodes de glaciations... Le reste du temps, les apports de vit C dans les régions tempérées, sur un régime fortement carné et donc à moindre dominance exclusive de végétaux, avoisinaient probablement les 1-2 g/jour, selon les régions... Cette quantité "réduite" est donc probablement celle à laquelle nous nous sommes adaptés depuis quelques centaines de milliers d'années... (au prix de nouvelles affections cependant !) Cependant, il faut garder présent à l'esprit plusieurs choses :
1) les apports d'anti-oxydants, vitamines, phyto-nutriments en tout genre étaient nettement plus élevés qu'aujourd'hui, ce qui permet de limiter l'utilisation de la vit C comme anti-oxydant "pur" et de la réserver à des taches plus "nobles" (synthèse du collagène, des neuro-transmetteurs, etc).. Aujourd'hui, il est possible que la moindre consommation d'anti-oxydants augmente les besoins en vit C...
2) de même, la pollution, le stress, les modes de vie non naturels, etc augmentent fortement les besoins en vit C...
3) notre physiologie est de toute façon très proche des autres mammifères, et descend directement d'un ancetre utilisant de fortes quantités de vit C... Notre organisme est donc clairement capable de mettre à profit des quantités "originelles" de vit C, cad dans les 10g/jour... (sans tenir compte de l'absorption intestinale)
4) Ce point de vue est largement supporté par les différentes études cliniques effectuées pour guérir de nombreuses maladies par de "fortes" doses de vit C, qui ont montré que des doses jusqu'à 100-200 g en intraveineuse (!) permettent d'arriver à bout de pratiquement n'importe quelle affection y compris les plus graves (polio, cancer, etc)... Cela montre clairement que l'organisme sait mettre à profit de telles quantités (qui au passage ne font jamais que correspondre à ce que la chèvre synthétise dans une situation de stress intense !)...
Pour les références, il y a Cameron et Pauling, Hoffer et Pauling, Cathcart, etc... Si ça intéresse quelqu'un, je pourrai en retrouver quelques-unes... Evidemment, inutile de préciser que ces données sont complètement et délibérément ignorées par la communauté médicale, malgré leur qualité scientifique et la réputation incontestable de leurs instigateurs... Pour les maladies cardio-vasculaires, c'est Rath et Pauling... Leur découverte des maladies cardio-vasculaires comme le résultat de la perte de la capacité de synthèse de l'acide ascorbique par l'homme (les animaux n'ont pas de maladies cardio-vasculaires ! devinez pourquoi ?) est une contribution médicale absolument majeure, confirmée cliniquement et publiée dans des journaux scientifique sérieux... Devinez pourquoi personne n'en a encore entendu parler ? Indice : l'acide ascorbique peut-il être breveté ?
Voilà , ça c'était pour la vitamine C, qui jouit d'un statut à part du fait que l'homme (et les primates - ne pas oublier qu'on a un ancetre commun avec eux) sont quasiment la seule exception du règne animal (avec le cochon d'inde, une variété de chauve-souris et un saumon...), à ne pas etre capable de la synthétiser... Rq intéressante : le chimpanzé non plus ne sait pas la synthétiser, malgré ça l'apport recommandé officiel pour un chimpanzé en captivité est de 400 mg/jour... Ramené au poids d'un humain, ça fait dans les 1 g... Tiens tiens... Et cet apport est le minimum pour que le chimpanzé ne soit pas en trop mauvaise santé...
Pour les autres vitamines, je ne vais pas m'étendre maintenant, mais il est absolument passionnant de constater que même là , des méga-doses (et qui là , contrairement à la vit C, n'ont vraiment rien de "naturel", je suis tout à fait d'accord) permettent quand même de prévenir, d'améliorer et de guérir de nombreuses maladies... Apparemment nos physiologies sont même capables d'utiliser avec profit des doses très élevées qui n'existent pas dans la nature... Peut-être cela remonte t-il à des temps encore bien plus anciens, durant lesquels le règne végétal dominait, et qui lui est capable de synthétiser la totalité des vitamines (puisqu'on est obligés de manger des végétaux pour en avoir !)... Nos physiologies ont peut-être gardé quelques traces de ce temps-là , et sont encore capables d'utiliser de grandes quantités de ces substances...