par Le Docteur le 10/11/2014 15h43
J'aurais peut-être dû me mettre au tricot, mais je persiste, dans la mesure où je pense avoir des trucs à prouver, et que ça va plus loin que ma petite personne.
De qui parle-t-on ?
D'un gars qui a commencé à faire joujou avec des haltères (n'importe comment) sans doute à 14 ans, mais qui avait peu de passif sportif (pas bon, ça).
Même la période banc dans le garage et barre de tractions n'a pas trop amélioré mon cas.
D'un gars qui, en fait, a commencé la musculation à 17 ans, obtenu quelques résultats, puis a stagné pendant de (très) longues années, malgré un entraînement acharné.
En un an, le fait d'apprendre à cloisonner mon entraînement, à faire les bons mouvements et à manger un peu mieux m'a fait passer si ma mémoire est bonne de sans doute 67 kilos à 73 kilos (pour 1,86 m). Soit un gain de 6 kilos. Je ne sais plus si c'est à la fin de la première année ou avant que je suis monté à 80 kg, gras, avec un entraînement restreint à 3-4 jours par semaine et pas mal de bouffe (dont un weight gain de chez Haleko et tout ce que je pouvais avaler pour tenter d'arriver à quelque chose du même type). En un été, régime poisson frais et entraînement bricolé en vacances, je suis redescendu à 73 kilos. Bilan de la première prise de poids, donc.
Entre temps j'avais fait mes meilleures barres de la première période au squat : soit 150 en série. Les ass-to-grass en séries (à 100) en fait plus longues que 10 étaient à prendre au sérieux : le cul collé aux talons.
Ensuite, des années (7 environ) d'entraînement acharné pour arriver à quoi :
— un squat qui plafonnait parce que je m'étais fait un peu mal et qui tendait à rester un peu au-dessus des 100k en série.
— un SDT amélioré jusqu'à 3X6@130 avec 15 secondes de repos, et un essai à 160 en maxi.
— un couché lamentable qui ne dépassait pas les séries de 6-8 à 65 kilos et un maxi à 80-85 que j'avais déjà dans la première période (obtenu très vite et très vite bloqué).
Prise de conscience à un moment. J'ai déjà dû me rendre compte que les 5 séances d'1h30 minimum, c'était vraiment trop et je n'ai vraiment décollé que lorsque j'ai réalisé qu'il fallait AUSSI éliminer l'entraînement à l'échec et les techniques HIT (on parle du milieu des années 90). Avec un entraînement restreint à 3 séances par semaine très courtes et du couché fait seul (je ne conseille pas de faire la même chose) pour m'obliger à respecter la règle : « ce qui redescend DOIT remonter ou ne pas descendre), je suis passé d'une série de 4-5 à 70 à une série de 6 à 80. En, disons, 6-8 semaines.
Peu, soit, mais la 4e dimension pour moi, surtout “sans effort” par rapport à ce que je faisais avant.
Ensuite, entraînement épisodique (problèmes, boulot), une montée à 90 en série de 6, mais redescente au final (boulot, burn-out...).
Arrêt complet.
Reprise progressive il y a quelques années, handicapé par un surpoids dont j’ai vraiment du mal à me débarrasser et une tendance à me blesser (mais j'apprends et je me fais de moins en moins mal).
Bilan :
— Dans ma période assez gros volume d'entraînement : 77 kilos au maxi pas trop gras (pour 1m86, donc), 37 (!) de bras, couché minable. J'étais monté à 80 kilos (gras!) avec des bras aux alentours de 40, mais vraiment, je vous jure, gras.
— Dans ma période “je commence à piger”, poids maxi à 90 kilos, bras sans doute dans les 42, toujours gras, mais un peu de muscles et des barres qui sont moins des barres de “gonzesse” comme disait un pote de l'époque.
— Aujourd'hui, surpoids, des difficultés à monter au squat couché qui oscille entre 80 et 85 en série courte, 42-43 de bras, mais surpoids donc. Problématique nouvelle : je dois prendre soin des mes articulations.
Suis-je un “hardgainer” sévère ? Je ne peux même pas l'affirmer : il y a une variable psychologique et même sociale qui mériterait d'être examinée. Certains gars, quand on leur dit de “pousser” prennent la chose trop au sérieux et s'entassent à force de se demander tout le temps : “et là, c'est assez?. J'en fais partie. D'un autre côté je suis bien conscient que les gars que je voyais faire des séries forcées ne faisaient pas ce que je croyais être ses séries forcées. Pour certains, une série forcée, c'est 6 reps tout seul, et 4 reps où c'est leur partenaire qui fait du rowing debout. Ceux-là progressent, les autres régressent.
C'est pour ça que ça me navre de voir des gens envoyer des débutants dans le mur en leur donnant les mêmes ‘conseils’ pourris que ceux que j'ai heureusement fini par ne plus suivre.
Sur ce, faut que j'y aille : j'ai tricot.