Eponge a écrit:Soulever 1kg avec une cuisse consomme plus d'énergie qu'avec un doigt, par exemple.
Si l'amplitude est la même et les temps sous tension similaires il n'y aucune raison pour que les calories nécessaires à déplacer une masse donnée soit supérieure selon les muscles utilisés. Si 0.5 kcal est nécessaire pour déplacer 1 kg sur 10 cm en une 1/2" cela sera vrai pour n'importe quel muscle, par contre comme tu l'as très justement dit ci-dessous les filières anaérobiques consommeront pas d'O2 pour cela, mais elles utiliseront d'autres substrats énergétiques, cependant l'énergie nécessaire et utilisée restera la même mais au prix de ne pas pouvoir faire durer le mouvement (acidification du muscle) aussi longtemps qu'en utilisant la filière aérobique...
Eponge a écrit:Un truc qui me fait penser à ça: en apnée avec palmes, on contracte la zone médiane (abdos/lombaires) en lieu des cuisses car celles ci sont plus gourmandes en 02, moins "efficaces", moins rentables. Certainement une différence due à la composition des groupes musculaires en fibres plus ou moins rapides. Intuitivement je dirais que des groupes à fibres plus lentes consomment moins d'O2. Donc peut être la même ENERGIE au total, mais de filières différentes.. Le SQT est un travail très aérobique, et c'est ce qui cause peut être la fatigue?
Effectivement les filières ne sont pas à négliger non plus: 10 reps à 60 kg au squat taperont plus dans l'aérobique que 10 reps à 100 kg au DC (à moins que le gars ait un bas du corps sous-entraîné...)...
Manifestement tous ces facteurs sont à prendre en considération, mais cela est-il valable pour le cas de l'apnéiste?
Quant à l'utilisation des fibres blanches ou rouges elle est en fonction de l'intensité de l'effort. Notre apnéiste devra surtout compter sur les blanches pour pouvoir rester longtemps sous l'eau, la filière anaérobie est inintéressante pour lui...
éponge a écrit:Un truc qui me fait penser à ça: en apnée avec palmes, on contracte la zone médiane (abdos/lombaires) en lieu des cuisses car celles ci sont plus gourmandes en 02, moins "efficaces", moins rentables. Certainement une différence due à la composition des groupes musculaires en fibres plus ou moins rapides.
Ton intuition est bonne mais tu la tires d'une observation que je crois erronée: l'apnéiste en évitant d'utiliser ses cuisses, gros muscles puissants, peut effectivement réduire sa consommation énergétique, mais en conséquence sa vélocité en sera réduite, d'ailleurs il doit s'en foutre car son but est de tenir le plus longtemps possible sous l'eau, de remonter progressivement à la surface en optimisant le rapport vitesse/dépenses énergétiques, et non pas de battre un record de vitesse au prix d'épuiser rapidement ses réserves d'O2 et d'acidifier ses muscles au point de ne plus pouvoir bouger. Ensuite, bien que l'apnéiste soit en risque de dette d'O2, il n'empêche que si les abdos/lombaires devaient faire trop intervenir les filières anaérobiques plutôt que l'aérobiques il atteindrait vite un état de tétanie qui l'empêcherait de continuer ses mouvements (n'oublions pas que les filières anaérobiques ne tiennent que quelques minutes au mieux, anaé lactique:1 à 2', anaé alactique:6 ou 7 " je crois), c'est pour cela qu'il est impératif pour l'apnéiste d'optimiser sa filière aérobique qui lui permettra de tenir plus longtemps sous l'eau: plus l'athlète sera capable d'augmenter la part d'aérobie utilisée dans ses filières énergétiques plus il pourra rester longtemps sous l'eau.
L'apnéiste maintiendra intelligemment une intensité du mouvement des abdos/lombaires qui restera plutôt dans le champ d'utilisation de la filière aérobique et non pas anaérobiques, s'il devait augmenter l'intensité du mouvement il commencerait à rentrer dans le domaine de la filière anaérobique et il ne pourrait pas tenir longtemps ainsi (énergétiquement parlant l'apnée est un marathon et non pas un sprint, en apnée il faut durer le plus longtemps possible, ce que les filières anaérobiques ne permettent pas).
Maintenant en admettant que l'apnéiste fasse intervenir ses cuisses avec un même degré d'intensité que ses abdos/lombaires, l'efficacité du mouvement sera augmenté, il y aura un gain de puissance et de vitesse mais au prix d'un plus grand besoin d'O2, or le gain de vélocité n'est pas le but premier de l'apnéiste d'où sa stratégie de solliciter juste les muscles nécessaires, à une intensité contrôlée, pour avancer à un rythme voulu afin d'économiser un O2 particulièrement précieux et surtout d'éviter de fleureter avec le monde de la tétanie anaérobique. Donc l'astuce consistant à solliciter les abdos/lombaires versus les cuissots permet de réduire sa dette énergétique car vitesse et puissance dégagées seront moindres: le groupe "abdos/lombaires" ne fournira pas à lui tout seul autant d'énergie que celui "abdos/lombaire + cuisses", donc besoins énergétiques diminués...
Conclusion: l'apnéiste bouge très peu ses jambes car pour l'intensité souhaité de son travail il n'a pas besoin d'une grande amplitude, et évidemment augmenter l'amplitude du mouvement des jambes augmentera forcément la vélocité ainsi que la résistance de l'eau contre laquelle lutter, entraînant ainsi un surcroit de besoin d'énergie, et tout cela n'a pas de rapport avec une hypothétique demande d'O2 qui serait supérieure dans les jambes que dans les abdos/lombaires - par ailleurs répétons-le l'apnéiste ne cherche pas à taper dans les filières anaé - mais parce que pour l'intensité souhaité le nageur n'a tout simplement pas besoin de bouger ses guiboles! Et s'il devait tout de même le faire sans pour autant augmenter sa vitesse de remonté cela signifierait qu'il effectue un mouvement parasite soit lent et contrôlé, soit rapide et anarchique, dispendieux et inefficace gaspillant beaucoup d'O2, car la résistance de l'eau contre laquelle devront lutter ses jambes, la contraction musculaire en par elle-même, ainsi que l'accroissemment du temps sous tension liées à une amplitude plus grande augmenteront en eux-mêmes les besoins énergétiques, et encore une fois cela ne vient pas du fait que les muscles des jambes à rendement égal d'énergie motrice serait plus gourmands et gaspilleur en O2 que les abdos/lombaires.
A mon avis l'économie d'énergie en utilisant les abdos/lombaires est plus dûe au fait que l'utilisation de moins de muscles impliquera plus facilement une consommation moindre d'énergie avec diminution de l'énergie motrice fournie, que le fait qu'un groupe serait plus aérobique ou anaérobique.
Conclusion ultime
: + de muscles utilisés=gain de puissance+augmentation de la production d'énergie motrice=besoins accrûs en O2/risque d'épuisement rapide/d'acidose, enfin c'est ce que je crois...
Par contre je te l'accorde au squat versus DC à charge de travail identique on tapera à fond avec le squat dans la filière aérobique et le mouvement pourra être maintenu longtemps tant que le nerveux tienne et que les substrats énergétiques (glucose et O2) soient présents, par contre au DC on tapera plutôt dans l'anaérobique mais l'effort sera de courte durée (d'ailleurs si on peut faire au DC comme au squat 10 reps à 100kg c'est parce que le temps sous tension au DC sera moindre en raison d'une plus petite amplitude de mouvement, sinon au-delà d'un certain temps tension (2") les filières anaérobiques seraient court-circuitées et donc survenu de l'échec musculaire en raison de l'acidose...)
A+
"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin." "Si tu es malade, recherche d'abord ce que tu as fait pour le devenir." Hippocrate