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Interview de Michaël Gundill par SuperPhysique




Super Vitamines

Michael Gundill est véritablement une légende dans le monde de la musculation.

Il a été celui qui m’a guidé pour que je puisse apprendre moi-même et me frayer mon propre chemin vers la compréhension de l’entraînement et du monde de la musculation en générale.

C’est donc avec plaisir que je vous le présente et que nous l’accueillons au sein de la Team SuperPhysique !

Et parce que la Team SuperPhysique est à la pointe de la technologie, vous pouvez écouter l’interview (cinquante minutes) en utilisant le lecteur ci-dessous (utilisez un casque ou montez le son) :

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1 - Qui est Michael Gundill ?

Je suis né le 23 février 1969. Je mesure 1m80 et pèse actuellement 97 kg.

J’ai débuté la musculation en 1983, cela fait donc 26 ans que je m’entraîne.

Au niveau des études, j’ai un Bac B, c’est-à-dire économique, un BBA (Bachelor Business Administration), c’est quatre ans après le bac. Et j’ai un MBA en management international. J’ai donc Bac+6.

On peut dire que je suis un amateur, oui. J’ai appris la musculation tout seul, avec pas grand-chose au début, une méthode et du matériel de merde.

Je suis un peu connu mondialement dans le domaine du bodybuilding car j’ai écrit dans des revues américaines comme Iron Man Magazine. Aujourd’hui, je n’écris plus dans aucun magazine et je me consacre à l’écriture de livres.

2 - Début de la musculation

J’ai donc débuté la musculation en 1983, c’était la fin d’année, donc j’avais un peu plus de 14 ans.

J’ai toujours été attiré par la musculation. Je faisais de l’aviron mais ça faisait royalement chier. En plus, je ne pouvais m’entraîner qu’une fois par semaine parce qu’il fallait un bassin conséquent et que j’habitais dans un trou où il n’y avait pas d’eau. Il fallait donc aller à Versailles à 45 minutes de trajet aller. C’était devant le Château de Versailles, et si le château fermait, il n’y avait pas entraînement en plus.

Ça ne m’a pas empêché de faire de la compétition mais on peut dire que je suis le moins doué de la famille. Ma sœur a été Championne de France et mon père Champion du Monde. Et moi, rien en gros.

Étant gosse, j’ai fait toutes les conneries de sport que l’on peut faire comme du foot, du judo, de la natation… J’ai dû faire d’autres sports mais je n’en ai plus le souvenir.

Ensuite, j’ai arrêté l’aviron pour me mettre à la musculation, parce qu’il faut le dire, l’aviron, quand il fait un ou deux degrés dehors et que tu es en bateau, c’est loin d’être marrant. Tu as les mains qui gèlent et tu dégustes quand ça se réchauffe. Et puis je pratiquais l’aviron seul, je veux dire que j’étais tout seul dans le bateau.

Au départ, en musculation, mon objectif était de devenir musclé mais je n’avais pas trop de repère. Je voulais ressembler à “l’Homme qui valait trois milliards”. Je ne connaissais même pas les champions de bodybuilding.

Je n’ai découvert Arnold Schwarzenegger que beaucoup plus tard. Conan le Barbare, je ne savais même pas que ça existait alors que c’était déjà sorti au cinéma. J’étais vraiment dans un trou, il n’y avait rien où j’habitais. Pourtant j’habitais en région parisienne mais il n’y avait que des vaches autour de chez moi.

C’est plus tard, quand ils ont sorti au cinéma Conan 2 qu’il y a eu des rediffusions près de chez moi, l’été. J’avais dû voir ce film et j’avais été super impressionné, je ne savais même pas que ça existait avant ça.

Donc au début, je voulais juste plus de muscle. Pour moi, c’était “l’Homme qui valait trois milliards” qui était super fort.

3 - Premier progrès

J’ai commencé avec un bouquin de Marcel Rouet qui s’appelait Toute la culture physique. Ça m’a bien mis dedans, c’était une belle daube et j’ai perdu deux ans d’entraînement. C’était ma mère qui avait ramené ça d’une bibliothèque.

C’était sans matériel, avec des haltères des fois et surtout des mouvements à la con qui n’existaient pas. Je ne sais pas comment il avait créé ça. C’était super louche parce que Marcel Rouet avait plutôt écrit beaucoup de livres sur le sexe, des trucs qui n’avaient rien à voir avec la musculation.

Michael Gundill : interview de légende

Après, j’ai commencé à acheter des revues. Tout d’abord le Monde du Muscle et du Fitness quand Samir Bannout était devenu Monsieur Olympia, c’était donc en 1983.

L’année suivante, en 1984, j’avais été en Angleterre et là, ça a été le déclenchement, je m’étais précipité chez le marchand de journaux. J’avais trouvé Flex Magazine, Muscle & Fitness… Je me souviens encore de la couverture de Flex, c’était Tom Platz qui faisait du squat. Je n’avais même pas regardé ce qu’il y avait dedans, je l’avais tout de suite acheté.

En fait, j’avais eu pas mal d’argent pour aller en Angleterre parce que mon père voyageait souvent. Il était revenu du Danemark d’où je ne sais plus où et il avait ramené plein de monnaies danoises. Il me les avait donné pour mon voyage en Angleterre mais il ne savait pas combien ça faisait réellement. Et je crois qu’à l’époque, ça faisait autour de 600 francs, une vraie petite fortune.

Avec ça, j’avais acheté des magazines de musculation, j’avais aussi acheté mes premiers compléments alimentaires, j’avais acheté plein de trucs de musculation, des livres… J’étais revenu avec une valise entière de musculation !

Tout était en anglais, je ne comprenais pas grand-chose. J’étais assez mauvais à l’école là-dedans. Il faut dire que l’école me faisait profondément chier. Et ce qui est marrant, c’est que j’ai appris l’anglais dans les bouquins de musculation.

Je me disais que si je ne lisais pas ça, ce n’était pas la peine. J’ai appris à lire l’anglais avec Muscle & Fitness. Au début avec le dictionnaire et puis comme c’était toujours les mêmes mots et termes qui revenaient, ça a été bon rapidement.

J’ai réussi à concilier les études avec la musculation, dans ce sens là. C’était la musculation avant tout ou presque. C’est pour ça qu’après mes études, j’étais dans mon bled paumé jusqu’au Bac, je voulais aller étudier à Paris pour aller m’entraîner au Weider Gym.

Ça existait depuis quelques années et je voulais aller m’y entraîner. Et c’est tout naturellement qu’après, j’ai voulu aller aux États-Unis. J’ai alors fait un diplôme américain pour encore concilier mes études avec la musculation.

4 - Rencontres des champions

Au Weider Gym, c’était la folie.

Je me souviens de la première fois où j’y suis allé. C’était le jour du bac philosophie.  Le matin, ma mère m’avait dit qu’elle ne pourrait pas venir me chercher avant le soir car on habitait à “perpète-lès-oies”. Elle m’avait dit de faire ce que je voulais, d’aller au cinéma…qu’elle me reprendrait le soir.

Alors je suis allé m’entraîner au Weider Gym. J’avais dû payer 50 francs à l’époque ce qui était cher et j’étais allé m’entraîner tout l’après-midi.

Je n’avais pas la pression du bac tellement je pensais à aller m’entraîner après et c’est comme ça que j’ai eu mon bac grâce à la philosophie.

Donc la première fois que j’y suis allé, c’était impressionnant. J’avais déjà été au Gold’s Gym à Londres mais c’était tout petit. Il y avait quelques champions, des mecs assez connus mais que je ne connaissais pas, que je voyais dans les magazines c’est tout.

Bref, du Weider Gym, j’en suis ressorti un peu motivé mais surtout archi dégouté. Je m’entraînais dans une salle de merde et là, tu avais des mecs qui avaient une super salle.

Jusqu’à mes 18 ans, je me suis entraîné dans ma chambre. J’avais un banc acheté à la redoute, après j’ai eu un banc Weider®, j’avais des barres, des haltères, des chandelles pour tenir les barres, un espalier et puis c’est tout.

Michael Gundill : interview de légende

Les compléments alimentaires, c’était que dalle. Ah si, une fois, ma mère m’avait ramené des protéines Weider®, j’en prenais très peu pour faire durer le pot, je n’en mettais que quelques grammes dans un yaourt.

Je me souviens après une de mes premières séances au Weider Gym, j’avais vu un mec qui était énorme mais couvert de boutons. Je m’étais dit : “Merde, je veux bien les muscles mais pas les boutons”. J’étais un peu intrigué, pourquoi il avait autant de boutons ? Tu avais tous les mecs à côté qui lui disaient qu’il était énorme, énorme, qu’il était bien et tout. Et le mec faisait des poses. Moi, je ne voyais que les boutons et je me demandais pourquoi, je ne savais pas, je l’ai compris bien après.

Le Weider Gym a été ma première grosse salle. Il y avait tous les américains de l’époque qui venaient faire leurs cures. Aux États-Unis, ils avaient mis les Ola sur les anabolisants. À l’époque, on avait Scatollini et Maréchal qui faisaient beaucoup pour la musculation et ils faisaient venir pas mal de monde. Les américains avaient l’habitude, ils savaient qu’il y avait une bonne salle et tout pour faire leurs cures.

On a vu Bob Paris, Berry Demey, Lee Labrada… tous les champions. À l’époque, il y avait encore des concours professionnels en Europe et tous les mecs passaient au Weider Gym.

Michael Gundill : interview de légende

5 - Les USA

Quand je suis parti aux USA, le Weider Gym fermait. Je suis parti pour les études parce que le Bachelor (BBA), c’était trois ans en France et un an aux États-Unis. Je suis allé à Philadelphie, c’était la fin des années 1980.

Michael Gundill : interview de légende

À Philadelphie, ça a été le choc. Il n’y avait que des salles de merde. On disait qu’aux USA, il n’y avait que des super salles et tout mais ce qu’on ne disait pas, c’est qu’elles n’étaient pas en ville, elles se trouvaient en banlieue et je n’avais pas de voiture.

Au début, je me suis entraîné dans une salle pourrie, enfin par rapport à ce qu’on disait des salles US, par rapport au Weider Gym par exemple. Et puis, on a eu un World Gym qui a ouvert tout en Cybex® et là ça a été mieux. Il y avait quelques champions mais je ne me souviens plus des noms. On en voyait seulement de temps en temps. Ils s’entraînaient tous en banlieue.

Michael Gundill : interview de légende

Je n’ai pas plus progressé aux US qu’en France. J’ai toujours progressé de façon linéaire, jamais très vite.

Après, je suis rentré en France pour faire un an d’étude (pour faire mon MBA) et je suis retourné aux US, ce coup-ci au Texas pour le finir. J’aurai pu rester aux États-Unis, mais j’avais déjà bien repoussé l’armée, au maximum, il fallait donc que je rentre.

6 - L’alimentation

En fait, en prévision de l’armée, j’avais accumulé du poids parce que tous les mecs du Weider Gym, soit-disant, avaient eu du piston pour aller à Ballard. Mais ils avaient tous fait leurs classes avant.

Ballard, c’était l’armée de l’air ou un truc comme ça. Normalement, c’était cool et ils pouvaient continuer à s’entraîner au Weider Gym mais après les deux mois de classe, tous les mecs que j’avais vu partir revenaient complètement cassés. Pourtant c’était des mecs vraiment motivés, qui faisaient des concours et tout. Ils revenaient tout maigres, ils n’avaient plus envie de rien et on ne les a plus revu à la salle, ça me foutait les boules ça.

Alors, je me suis dit qu’il fallait que je mette de côté tout ça. J’en ai profité en même temps pour m’entraîner à fond. C’était une prise de masse, oui. Psychologiquement, je voulais arriver à 120 kg, c’était un chiffre rond, mon objectif en fait. J’étais un peu bouffi aussi.

Michael Gundill : interview de légende

Je mangeais toutes les conneries, du gainer et aussi quatre litres de glace, un galion en fait. Je prenais les premiers prix car je n’avais pas de beaucoup de fric. Aux USA, un galion, c’est la taille minimum d’un pot de glace. Je prenais aussi une ou deux pizzas et je rajoutais du fromage dessus, plus, évidemment des suppléments. Et c’était la routine quotidienne, tous les jours. Il fallait que je prenne du poids.

Finalement, j’ai eu de la chance, l’armée s’est bien passée. Je l’ai faîte dans la police, c’était en fin d’année. Alors, j’ai même eu des vacances pendant deux semaines. Il y avait une petite salle de musculation et ils nous ont pas fait cavalé comme des cons aussi, ce n’était pas les classes que les mecs faisaient à l’armée, où ils étaient en rase campagne pendant deux mois à manger une carotte par jour et à crapahuter avec leur sac à dos. C’est pour ça qu’ils revenaient complètement cassés !

Michael Gundill : interview de légende

Dans la police, les mecs ne mangeaient rien. Et ils voyaient que je venais ramasser sur leur table ce qu’ils ne mangeaient pas. Alors, à force, ils me les apportaient directement. J’avais tout un casier rempli de bouffe à la fin.

À cette période, je ne voulais pas continuer à grossir et mon poids est retombé un peu naturellement. J’ai laissé faire la nature et c’est vrai que ça me faisait un peu chier parce que quand pendant des années, tu te dis qu’il faut gagner, toujours gagner du poids et que tu vois la balance qui va dans l’autre sens, ça te fait chier. Mais je me disais qu’en perdant 10 kg, ça irait.

Au final, ça va faire quinze ans que je suis au régime et j’ai perdu 23 kg. Je n’ai jamais voulu sécher rapidement, c’est une connerie ça. Tu te blesses, tu perds beaucoup de muscle, tu es fatigué... Ce n’est pas bon.

Au début de ma perte de poids, je me disais, encore quelques kilogrammes et ça va être bon. Mais ça n’arrive jamais, il y a toujours à perdre. Ce qui m’a foutu un peu les boules, c’est la barre des 100 kg. Quand je suis passé en dessous, c’était vachement dur psychologiquement.

Je ne me sentais pas maigre, c’était plus psychologique. Je m’étais toujours dit, il faut que je gagne, toujours plus lourd et puis quand tu vas dans l’autre sens, c’est dur. Et passer de trois chiffres à deux sur la balance, tu redeviens comme le commun des mortels. Pour moi, un culturiste, c’était trois chiffres sinon rien.

Je pense que le gras m’a protégé du dopage aussi. Tu as toujours l’impression que tu progresses. Au Weider Gym, les mecs n’attendaient pas de progresser, c’était tout de suite la charge à fond. Ça m’a donc bien protégé de ça, mais après, quand il faut reperdre, on en chie.

Quand je vois sur les forums des mecs qui prennent 7-8 kg, c’est assez incroyable. Je n’ai jamais connu ça.

Pour descendre, j’ai fait gaffe à ce que je mangeais. J’ai fait aussi pas mal de cardio-training à un moment, mais après ça me faisait mal aux genoux et tu perds des cuisses, ce n’est pas bon non plus, comme le régime.

Maintenant, je mange pas mal de céréales, de protéines en poudre. Je mange aussi deux œufs par jour, un steak et de l’orge. Je ne mange pas beaucoup.

Je suis donc toujours au régime, quasiment tout le temps. Je ne sais pas si je pourrais être plus sec que je le suis. Puis parce qu’après, tu ne bandes plus. Ça te fait rire, mais il faut le dire parce que c’est comme ça que je juge. Quand tu te réveilles le matin et que tu n’as plus d’érection, tu sais que ton pourcentage de gras est trop bas pour toi.

Les suppléments, je n’en prenais pas au début parce qu’il n’y avait rien. C’était il y a plus de quinze ans. Il y a eu l’arrivée de la créatine et on avait surtout de la protéine en poudre de merde qui était en plus très chère. Il fallait voir le prix pour la qualité que c’était. Et si tu prenais une marque américaine, c’était encore plus cher.

L’accès au supplément est donc relativement récent.

C’est pour ça que j’ai écris trois livres sur les suppléments, c’est mon métier désormais.

Michael Gundill : interview de légende

Les compléments alimentaires, il y en a partout, même au supermarché. Je me souviens quand j’avais quinze ans, en Angleterre, il y avait déjà, en supermarché des compléments, des vitamines, des acides gras essentiels… J’hallucinais quand j’arrivais là-bas.

Alors qu’en France, à la même période, on n’avait rien du tout. C’est assez récent le fait que nous puissions en avoir au supermarché, et encore on ne dispose pas de la qualité que l’on retrouve là-bas, qui sont bien dosés et tout.

J’ai travaillé avec plusieurs marques de suppléments. Je m’occupe d’écrire leurs propagandes, leurs publicités.

Qu’est-ce que je prends comme suppléments ? De tête, je ne sais pas tout ce que je prends parce que j’en essaie souvent des nouveaux, j’arrête puis j’en reprends… Il y en a par exemple pour le rhume, je n’en prends que quand j’ai un peu mal à la gorge, des trucs comme ça.

7 - Retour en France - Travailler

Après l’armée, j’ai travaillé dans un restaurant qui livrait à domicile. C’était de la nourriture indienne. Ça n’a pas duré longtemps parce que ça m’a profondément fait chier.

Après, j’ai travaillé à Sida Infos Services et c’est là que j’ai commencé à écrire pour le Monde du Muscle et du Fitness. C’était Florence Ghibellini (Flo75 sur le forum) qui avait des contacts. Je la connaissais du Weider Gym comme Frédéric Delavier.

Mes parents travaillaient dans la médecine nucléaire. Ils ont été scientifiques mais ça m’a toujours intéressé de savoir.

Quand tu débutes la musculation, tes sources, ce sont Muscle & Fitness, enfin entre guillemets pour scientifiques. Après, on a eu Muscle Media 2000, c’est le magazine qui a réellement fait bouger les choses.

Il y avait un article où l’auteur proposait d’avoir la bibliographie. Il suffisait de lui écrire et de donner son adresse et il envoyait la bibliographie complète de l’article en question. Alors, un coup, je me suis dit, pourquoi pas. En plus, j’étais abonné à l’époque.

Alors, je reçois les références et je vois plein de noms de journaux que je ne connaissais pas. Je n’en avais jamais entendu parler. J’ai donc commencé à faire des recherches.

À l’époque, il n’y avait pas Internet, il n’y avait rien. Je suis d’abord allé à la bibliothèque de Beaubourg (Centre Pompidou à Paris (75)) en demandant au bibliothécaire s’il avait les revues qui m’intéressaient. Il en avait quelques-unes mais pas toutes.

Ensuite, je suis allé près de la gare d’Austerlitz, il y en avait aussi quelques-unes mais pas beaucoup plus. Et c’est après que j’ai été à la bibliothèque de médecine et de pharmacie. Là, il y avait presque tout et quand je ne trouvais pas ce que je voulais, comme Internet n’existait pas trop encore, j’allais à l’INSEP (Institut National du Sport et de l’Éducation Physique).

J’étais aussi allé faire un tour à Londres à la Bristish Library qui était la plus grande bibliothèque d’Europe. Tu trouvais vraiment tout là-bas.

Au début, je me suis donc basé sur la bibliographie que le mec m’avait donnée, pour regarder les revues intéressantes. Plus tard, je les ai lus systématiquement. La plupart, je les trouvais quand même à la bibliothèque de médecine à Paris (75). Dès qu’ils recevaient le nouveau numéro, je le demandais. Je regardais ce qu’il y avait dedans, si ça m’intéressait et je faisais alors des photocopies.

C’est là que j’ai commencé à écrire dans le Monde du Muscle et du Fitness. Et très peu de temps après, j’ai commencé à écrire pour Dan Duchaine.

C’était toujours à l’époque de Muscle Media 2000. Duchaine était en prison et je lui avais envoyé une lettre pour lui poser des questions. Il m’avait répondu et m’avait même donné son adresse en prison pour lui écrire plus directement. On a commencé à correspondre comme ça.

Quand il est sorti de prison où il n’avait accès à rien, il m’a parlé d’Internet. Je ne savais même pas ce que c’était. J’ai demandé à un mec où je bossais, à Sida Infos Services et il savait ce que c’était. Il branchait son combiné de téléphone sur un truc bizarre et voilà, c’était ça Internet.

À l’époque, personne ne connaissait. À la bibliothèque de Beaubourg, ils ont commencé à avoir Internet mais ça n’avançait pas et il n’y avait pas grand-chose. Tu avais un moteur de recherche, un peu comme une roulette, tu envoyais ta recherche en appuyant sur un bouton et il t’envoyait sur un site, tu regardais ébahi mais ça pouvait être un site de voiture ou de pêche, au hasard en fait. Et tu te disais que c’était génial. C’était ça Internet à l’époque.

Donc voilà,  DanDuchaine m’avait dit qu’il fallait être sur Internet. J’avais regardé les providers et à l’époque Aol recherchait des bêta-testeurs. Je me suis alors inscrit et j’étais un des premiers à avoir Internet, enfin parmi le grand public.

Après ça, on a commencé à parler sur ce qu’on appelle des Round Table, des sortes de “Table ronde”. Ce n’était pas des forums de discussions mais des newsgroups. Je ne sais plus comment ça s’appelait, mais bon, en gros, c’était entre nous. On envoyait des emails et chaque personne inscrite au groupe le recevait. Il y avait Patrick Arnold et d’autres dont je ne me souviens plus. On discutait entre nous, Dan Duchaine posait des questions, et on s’engueulait autour de la question.

Je ne sais pas ce que c’est devenu après car Dan Duchaine est décédé par la suite. Il avait les reins en mauvais état et il ne s’est pas soigné.

Après, j’ai écrit pour Iron Man Magazine. Un mec qui nous traduisait des textes nous avait dit qu’il allait envoyer nos articles à Muscular Developpment Magazine, à Muscle & Fitness et finalement c’est Iron Man Magazine que ça a intéressé. J’ai écrit pendant plus de dix ans pour eux.

J’ai aussi écrit dans la Newsletter de Duchaine qui s’appelait Dirty Dieting. Il n’y a pas eu beaucoup de numéro parce que c’était assez cher et fallait s’abonner. Voici les trois premiers numéros sur les dix parus :

En gros, je lis entre 500 et 700 revues scientifiques par mois. Je ne lis pas toute la revue, je regarde les titres des études et s’il y en a une qui m’intéresse, je la mets sur clé USB.

Désormais, j’écris des livres.

Le premier livre que j’ai écrit est le Guide des Compléments Alimentaires pour sportifs avec Frédéric Delavier. Ensuite, nous avons écrit le Guide des compléments alimentaires pour maigrir, le Guide des compléments alimentaires anti-âge et enfin La Méthode Delavier de musculation chez soi.

Le premier livre, le Guide des Compléments Alimentaires pour sportifs parle de tous les compléments alimentaires qui peuvent intéresser ou ne pas intéresser le monde du sport. C’est donc bien évidemment le bodybuilding mais aussi les sports d’endurance. Il y a une petite partie sur la santé, sur comment protéger sa santé face au sport. Parce qu’on a toujours tendance à croire que le sport est bon pour la santé mais ce n’est pas tout à fait exact.

Il est important de dire que nous n’avons pas été subventionné par une marque de suppléments, c’est un travail totalement indépendant. Nous n’hésitons pas à dire que certains suppléments ne marchent pas.

Le Guide des compléments alimentaires pour maigrir est plus orienté grand public. On parle de ce qui fait maigrir et de ce qui ne fait pas maigrir. On y aborde la posologie (comment les prendre), comment ils fonctionnent, les effets secondaires (s’il y en a)…

Le Guide des compléments alimentaires anti-âge, c’est le même topo. À 40 ans, c’est un truc qui commence à intéresser de plus en plus malheureusement. Jusque là, je ne m’y étais pas trop intéressé mais force est de dire que l’on prend un jour tous les jours.

Enfin, au Salon Mondial Body Fitness 2009, nous avons sorti La Méthode Delavier de musculation chez soi. Pour l’instant, beaucoup ont du mal à comprendre la méthode car sa suite n’est pas encore sortie. Elles sont complémentaires pour bien comprendre la logique qu’il y a derrière la méthode.

Il s’agit sans doute de la façon la plus logique d’aborder la musculation. En un siècle, il n’y a personne qui ne l’a abordé comme ça. C’est à la fois tellement évident que ça en est presque bête. Mais puisque personne n’y a pensé avant, ça ne l’est peut-être pas.

Donc cette première partie s’adresse aux débutants et à tous ceux qui ne sont pas tout à fait sûr de ce qu’ils font. On peut avoir beaucoup d’années d’entraînement, comme le mec qu’on a pu voir récemment à la télévision, qui avait onze ans d’entraînement derrière lui, faire n’importe quoi. Ça lui aurait fait du bien de lire La Méthode Delavier.

En 2010, pour le Salon Mondial Body Fitness, il devrait y avoir trois nouveaux livres.

Il y aura la Méthode Delavier 2 qui sera pour tous ceux qui veulent la suite de la première et pour les plus confirmés. Elle répondra à des questions qu’on n’anticipe pas, surtout. Il y a beaucoup de trucs assez novateurs. C’est toujours évident quand on le sait, nous n’avons rien inventé sauf que jusque là, en un siècle, personne n’a su les dire.

Michael Gundill : interview de légende

Il y aura aussi le guide des compléments alimentaires boosters sexuels et un autre livre dont on garde encore secret le titre mais qui sera grand public.

Ça fera donc sept livres. Il devrait encore y en avoir un autre dont le contrat a déjà été signé. On ne va pas communiquer dessus avant qu’il ne sorte.

Un livre est assez long à sortir. Normalement, c’est deux à trois mois après, mais sous contrat, cela peut aller jusqu’à dix huit mois.

La durée de l’écriture dépend du livre. Le plus long a été le Guide des Compléments Alimentaires pour sportifs. J’ai mis plus de six mois en travaillant beaucoup dessus.

Maintenant, c’est plus rapide. Le prochain de la Méthode Delavier, on travaille déjà dessus mais sans y travailler vraiment. On sait de quoi on va parler, on a déjà nos brouillons. On accumule de la documentation comme tu peux le voir là, il y a déjà quinze centimètres et je n’ai pas encore écrit une seule ligne. C’est difficile de donner un temps pour l’écriture d’un livre. Parce que derrière, il y a tout un travail de recherche et de réflexion qui peut prendre des années. Et on ne travaille pas sur un seul livre à la fois.

J’ai connu Frédéric Delavier au Weider Gym. Et on a plus ou moins gardé contact. Quand je suis parti aux États-Unis, on s’est perdu de vu. Après, quand j’ai commencé à écrire dans Iron Man Magazine, on a commencé à faire des articles ensembles. C’était des articles sur la biomécanique, sur comment travailler le brachial par exemple.

8 - Entraînement

La plupart des gens s’entraînent sans savoir ce qu’ils font. Ils pensent que c’est la pratique du développé couché qui fait progresser. Je pense pour ma part qu’il y a cinq facteurs primordiaux qui permettent de savoir ce qu’on fait.

Dans l’ordre, c’est la résistance d’étirement ce qu’on appelle plus couramment la phase négative. Après, il y a la phase positive. En troisième, le temps sous tension, c’est-à-dire le temps que dure la série. En quatrième, la brûlure musculaire et enfin en cinquième, la congestion. C’est dans l’ordre d’importance en décroissant.

Pour illustrer le fait que la congestion puisse être un facteur de croissance musculaire, j’avais vu Momo Benaziza rester coincé à 50 kg au développé couché en prise serrée une fois. Il ne pouvait plus bouger.

Ça m’était aussi arrivé quand j’avais fait l’armée. Une fois, ils nous avaient envoyé courir dans les bois, heureusement ce n’était pas souvent, et j’avais commencé à courir et tout, et d’un coup j’avais eu les mollets qui avaient congestionnés, de plus en plus, jusqu’à ne plus pouvoir marcher et devoir rester sur place.

Une telle congestion ne m’est plus jamais arrivée de ma vie. Une congestion qui en devient handicapante, douloureuse devient forcément productive et alors tu peux t’entraîner léger pour progresser vu comme ça.

Dave Palumbo dit souvent que les muscles qui se développent plus rapidement sont les muscles que l’on a entrainés durant son enfance. On ne parle pas à quinze ans mais de sept à douze ans. Par exemple, un gosse qui fait des pompes, il va forcément avoir plus tard des gros pectoraux ou des gros triceps. Ce sera pareil pour celui qui a fait des tractions à la barre fixe, il finira soit avec du dos soit avec des biceps.

Michael Gundill : interview de légende

Moi, c’est surtout l’aviron qui m’a formé. J’ai plus de facilité sur le dos, les cuisses et un peu les biceps. On dit souvent que c’est un sport complet mais c’est loin d’être le cas.

Il y a autre chose aussi qui est différent et qui se rapproche un peu, c’est Parillo qui en avait parlé, c’est le concept de densité cardiovasculaire. C’est un mec qui travaille beaucoup avec des athlètes.

De toute manière, il faut bien se dire que le niveau de connaissances dans le culturisme est tellement minable qu’il n’y a pas de mal à innover. Par rapport à un powerlifter qui est capable de t’expliquer rationnellement ce qu’il fait, nous tout ce qu’on peut te dire, c’est qu’on s’entraîne à l’instinct, qu’on n’en sait rien en gros.

Par exemple, les scientifiques ont toujours montré que les fibres musculaires n’allaient pas d’un bout à bout du muscle. Mais il y a du avoir un mec dans la musculation qui s’est dit que ça marchait comme ça, un autre a répété… Les conneries se répètent beaucoup plus facilement que les trucs intelligents.

Ainsi, dans le monde du culturisme, on pense que le muscle travaille sur toute sa longueur, que toutes les fibres travaillent alors que ce n’est pas du tout le cas puisqu’en fait, elles sont très courtes.

Il faut aussi parler de l’électrostimulation. J’avais fait une grosse série d’article dans le Monde du Muscle et du Fitness parce que la plupart des mecs pensent que c’est de la connerie. Ils voient ça au Télé-achat.

Le truc, c’est que c’est à toi de trouver des applications en réfléchissant un peu ou soit tu te dis que ça ne sert à rien et tu n’avances plus.

Je ne peux plus faire d’électrostimulation mais si je pouvais, j’en ferais toujours. C’est une question de problème de peau.

Au niveau de l’entraînement, je m’entraîne tous les jours. Si on peut dire, le premier jour je fais les cuisses, le deuxième jour les pectoraux, le troisième les bras et le quatrième jour le dos ou les épaules.

Je fais en général un exercice par muscle. Cela peut surprendre mais il faut comprendre que c’est une adaptation qui se fait d’elle-même, je n’ai pas choisi.

Michael Gundill : interview de légende

Je peux comprendre que certaines personnes aiment bien changer d’exercice dans la même séance, mais personnellement ça ne me réussit pas. J’en suis arrivé à ne plus faire qu’un exercice par muscle parce que quand je passais au deuxième exercice, je n’avais aucune force, donc je me disais que ça ne servait à rien.

J’ai commencé comme tout le monde en regardant les programmes des professionnels, j’essayais de faire plus ou moins pareil, ce qui me plaisait. Il faut dire que dans les bouquins Weider, on avait plus de vingt programmes de professionnels alors dans le tas, tu trouvais celui que tu aimais le plus et tu l’adaptais comme tu voulais.

Pendant longtemps, j’ai cherché les performances à l’entraînement parce que le crétin de base te dit toujours que si tu fais 120 kg au développé couché au lieu de 100 kg, tu auras forcément des plus gros pectoraux.

Pour illustrer l’absurdité du truc, je suis passé de 100 à 140 kg au développé incliné sans prendre un seul gramme de pectoraux. C’est là que j’ai compris qu’il y avait quelque chose qui clochait.

Aujourd’hui, je ne fais plus quasiment que des machines. C’est quand même nettement mieux même si je comprends encore que certains préfèrent les barres. Mais il faut le dire, il n’y a rien de mieux qu’une bonne machine.

Enfin, encore faut-il la trouver. Là, tu me montrais le DVD d’un Champion français, la salle dans laquelle il s’entraînait, je comprends tout à faire que le mec ne fasse aucune machine. Même le dépotoir du gymnase club était mieux équipé que la salle où il s’entraînait.

Donc, une bonne machine, c’est nettement mieux que des haltères. D’ailleurs, c’est simple, tu regardes les champions américains, il n’y en a aucun qui s’entraînent dans une salle pourrie. Tous s’entraînent dans des super salles sur des super machines. Ils font un peu d’haltères mais surtout des machines.

La trajectoire d’une bonne machine restera toujours meilleure qu’un haltère. Et à ceux qui invoquent le fonctionnel, il faut être clair sur ses objectifs. On ne peut pas tout faire à la fois.

Concernant mes meilleures performances, j’ai du mal à me souvenir. Si je me rappelle bien, 10@240 kg au squat, 200 kg au développé décliné un peu aidé (je n’ai pratiquement jamais fait de développé couché). J’ai aussi fait du rowing à un bras à 100 kg parce qu’on avait un haltère qu’on pouvait charger nous même.

Enfin, tu me rappelles mes performances, mais seul je ne m’en souviendrais même pas comme ça. Ah si, j’ai fait de la presse à cuisses à une tonne aussi. Enfin, tu connais mieux mes performances que moi.

Sinon, je m’entraîne chez moi. En fait, quand le Weider Gym a fermé, il n’y avait plus que de la merde. C’était le suicide, la dépression quoi. Des fois, tu peux avoir une bonne machine mais si elle n’est pas entretenue, pas graissée ou si elle est montée à l’envers, ça ne peut pas aller. Personnellement, j’ai besoin que toutes les machines sur lesquelles je m’entraîne soient parfaites. Et je ne trouvais plus ça en salle sur Paris (75).

Le Weider Gym avait fermé car il cassait la salle pour faire un bon, il cassait le bâtiment et le gymnase club aurait sûrement pu le déménager quelque part, mais les culturistes ne les intéressaient pas.

Les machines sont alors allées place d’Italie puis à République et là le mec qui tenait la salle voulait se débarrasser de toutes les machines Nautilus. Quand il m’a annoncé ça, c’était encore la déprime. Et puis finalement, au bout de quelques temps, de semaines de réflexion, je me suis dit pourquoi je ne les rachèterais pas.

Et depuis, j’essaie d’acheter régulièrement des machines sauf que je n’ai plus de place. C’est vraiment le manque de place qui me manque.

Il faut mettre fin à une croyance aussi. Les machines Nautilus sont nulles à la base. Contrairement à la propagande d’Arthur Jones (le créateur de ces machines), elles sont vraiment pourries. Heureusement, il est possible de les rattraper pour la plupart. Je les ai pratiquement toutes modifiées et adaptées à mon propre gabarit donc.

J’ai eu aussi des partenaires d’entraînement. J’en ai encore un qui vient une fois de temps en temps mais je ne suis pas super fan. Ce n’est pas que je préfère m’entraîner seul mais je n’aime pas m’entraîner avec quelqu’un sauf si je trouve “le partenaire”. J’ai aussi des horaires très irréguliers.

9 - Le dopage

Je me suis intéressé au dopage, pas au problème en tant que tel, mais à son fonctionnement pour comprendre comment la croissance musculaire fonctionne. S’il n’y avait pas eu le dopage, on ne serait même pas que la testostérone fait grossir les muscles.

Parce qu’officiellement, à l’époque, la testostérone n’était pas un anabolisant. Si nous n’avions pas eu les culturistes pour nous montrer que la testostérone faisait grossir les muscles, on ne saurait rien.

C’est en ça que le dopage est intéressant. Il nous montre les mécanismes de la croissance musculaire que la science n’aurait pas pu montrer tout de suite.

J’ai écrit pas mal d’articles sur le sujet sur le site Mésomorphosis sous un autre pseudo car je voulais séparer mes écrits. Quand on écrit le contraire d’un site à un autre, parce que l’entraînement avec anabolisant versus sans anabolisant, il faut le dire, est complètement opposé, tu auras toujours un mec pour te dire que tu dis l’inverse autre part. C’est donc pourquoi j’ai écrit sous deux pseudos différents.

J’ai d’ailleurs eu un prix quand je travaillais pour Iron Man Magazine, mais c’était sous le pseudo Michael D. Gundill. C’est la dernière fois que ça a été décerné, j’en suis donc toujours le détenteur. C’était pour le meilleur article de l’année que j’avais écrit sur une pro-hormone.

Michael Gundill : interview de légende

Dans le Monde du Muscle n°152, j’avais dit que 90 % des résultats des champions que l’on voit dans les magazines provenaient des produits, c’est vrai pour ceux qui encaissent bien les produits. Parce qu’il y en a qui n’encaissent rien du tout et qui n’ont que les effets secondaires.

Mais enfin, tous les champions qu’on nous montre là, tu retires les produits, il ne reste plus grand-chose des mecs.

Je suis tout d’abord resté naturel car j’ai toujours eu une peur bleue des seringues. Tu me montres une seringue, c’est limite si je ne m’évanoui pas. Il y a bien des produits oraux, mais ils sont quand même moins bons, et j’ai eu une autre éducation. On ne m’a pas éduqué comme ça.

J’ai aussi vu mon père mourir d’un cancer, ça m’a pas mal refroidit aussi.

Au Weider Gym, tu as beaucoup de mecs qui sont morts, qui avaient des méga effets secondaires. Au début, les mecs te disent qu’ils savent ce qu’ils font, qu’ils connaissent les mélanges. Et quand ils commencent à voir sur leurs analyses de sang que tout est mort, qu’ils ne réagissent plus, ils commencent à paniquer et à demander des explications !

Il faut le dire aussi, personne ne maitrise le sujet. Les dosages sont fixés au hasard. C’est pareil pour tous les dosages des médicaments, si les gens savaient comment c’était fixé… En plus, les produits, c’est folklorique. Si ça marche tant mieux, mais si ça ne marche pas, on essaie autre chose.

Poser à côté des mecs dopés dans les salons n’engage à rien. Je vois le mec comme le champion, c’est tout.

Michael Gundill : interview de légende

Je ne prône rien du tout. Les gens font ce qu’ils veulent et je fais ce que je veux, c’est la vie.

Mais il y a des choses à apprendre de tout le monde, en particulier des professionnels. Si je prends l’exemple de mon voisin le boucher, ça ne va pas être très parlant. Alors que si je prends exemple sur les champions, comme on les voit en photos, en vidéos, évoluer au fil des ans, c’est parlant pour tout le monde, pour illustrer ce que je veux montrer. Je m’en sers comme exemple.

Quand je parle d’un professionnel, tout de suite on me dit : “Tu donnes des conseils aux professionnels ?”. En général, ce sont des gens sur les forums de discussions. On a tel problème, voilà comment on le solutionne.

C’est pour apprendre à avoir un mécanisme de raisonnement, une méthode de travail parce que quand ils sont tous seuls devant leur miroir en “slibard”, il n’y a personne pour les aider. S’ils ont une technique de réflexion, ils ont une petite chance de solutionner leurs problèmes. Il n’y a rien de méprisant quand je montre quelque chose, c’est vraiment dans une démarche de réflexion, d’apprendre à analyser un problème.

Je n’ai jamais pris de substances interdites. Certains font circuler ce bruit mais j’aimerais bien savoir quoi ? Qu’on me donne un nom ?

Certains pensent aussi que je suis dopé. Tant pis pour eux. C’est comme quand je dis que j’ai trente machines chez moi. Les gars se marrent sauf que quand j’ouvre la porte, la salle est là. Les mecs disent ce qu’ils veulent. Ça ne changera rien et je m’en fous de toute façon.

Si on me prenait pour un naturel, ça me foutrait les boules. Des fois, ça me rassure aussi. Je me dis que pour 26 ans d’entraînement, que je vois les résultats, ça me décourage un peu. Et là, un mec dit que je suis dopé, ouf !

10 - Maintenant

Je voulais atteindre 50 cm de tour de bras mais je crois que c’est un peu mort ou alors il faudrait que je congestionne vraiment à fond un jour. Je suis déjà monté à 51 cm de tour de bras congestionné, et je devais être à 110 kg, c’est quand j’ai commencé à perdre du poids.

Je prends mes mensurations comme ça, une fois de temps en temps pour juger la tendance. Ce n’est pas pour savoir combien je fais, mais voir si je suis en hausse ou en baisse.

C’est comme ça que je juge s’il faut que je remange un peu ou pas. Quand je passe sous les 47 cm de tour de bras, je mange un petit peu plus.

Michael Gundill : interview de légende

Mon poids ne bouge pratiquement plus de toute façon. Je fais du surplace depuis des années. On va dire que je continue de progresser musculairement pour me rassurer.

Je travaille aussi plus les détails qu’avant. C’est un peu par la force des choses qui fait que dès que j’ai mal, et si je veux solutionner le problème, il faut en passer par les détails.

Par exemple, Frédéric Delavier me disait toujours que je manquais de trapèzes supérieurs. Je ne les avais jamais travaillé alors je les ai fait et ils ont commencé à grossir. Mais ce n’est pas pour ça que j’ai pris un pet de poids sur la balance. Mais par contre, on voit qu’il y a quand même certains muscles qui répondent encore.

Mon but maintenant, c’est ne pas régresser. Quand je vois tous les mecs qui finissent maigres et gras du bide… Je me dis toujours que je vais progresser, progresser. Je préfère en rester là dans ma réflexion.

Les Sarms sont l’avenir proche, dans moins de 5 à 10 ans, ce sera sorti. Ça veut dire “Selective Androgen Receptor Modulator”. Ça veut dire qu’au lieu d’activer tous les récepteurs aux androgènes qu’on a dans le corps, en particulier sur les cellules cancéreuses, sur les cheveux qui va les faire tomber, sur la prostate qui va la faire gonfler et t’empêcher de pisser… Cela activera les récepteurs que l’on veut.

C’est une petite avancée parce que les anabolisants stéroïdiens datent des années 1950 et n’ont pas du tout évolué. Au Weider Gym, il y en avait beaucoup qui ne pissaient plus ou alors avec difficulté.

Les Sarms devraient donc faire grossir spécifiquement les muscles, enfin potentiellement.

Il y aura toujours un risque mais bien moindre parce qu’ils seraient bien plus spécifiques aux muscles et beaucoup moins ailleurs. Il y aurait donc moins de problèmes mais cela serait toujours considéré comme du dopage.

Si cela a l’air bien, je ne suis pas contre.


Retrouvez Michael Gundill sur sa rubrique sur les forums SuperPhysique ou sur site.

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